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De tous les livres que Louis Janover a consacrés au surréalisme, La révolution surréaliste apparaît tel un livre-phare, celui qui éclaire l'événement surréaliste et le fait rayonner, en souvenir de ces jeunes révoltés qui rêvaient de mettre l'histoire à l'envers. Thèse à contre-pente : cette révolution est un phénomène social-historique total. Or, nos contemporains, devenus incapables de percevoir le phénomène dans sa profondeur, n'accueillent le surréalisme que par ses effets, la marque dont il imprègne notre culture.
D'où la tendance stérile qui réduit l'événement surréaliste à l'apparition d'un nouveau mouvement littéraire et à une révolution limitée au seul champ esthétique. C'est pourquoi Louis Janover rejette ces réductions qui sont autant de domestications et d'occultations. Dans un prologue inédit, "Le surréalisme à la recherche des pas perdus", il se donne pour objet la révolution surréaliste retrouvée, prise dans un entrelacs entre deux impératifs : selon André Breton, celui de Marx –transformer le monde– et celui de Rimbaud –changer la vie.
Noyau insécable qui se tient au coeur de la révolution surréaliste, mais qui s'est malencontreusement dissocié lorsqu'on est passé de la révolution à la subversion, à ce qu'on appelle couramment "le surréalisme". Quand certaines et certains ont prétendu changer "leur" vie sans transformer le monde. On mesure ici l'importance de la démarche de Louis Janover. Il ouvre le chemin, non de la conservation, mais de la réactivation, la révolution surréaliste ressuscitée – là où le recommencement se métamorphose soudain en Commencement.