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Le présent ouvrage invite à un double parcours de recherche. Il repose, à la faveur d'une renaissance équivoque, celle de la stylistique, des questions insuffisamment élaborées par le passé. A quelles conditions la statistique et l'informatique peuvent-elles apporter à la critique scientifique des textes mieux que leur seule technicité? Comment la statistique, à la recherche de lignes de force, peut-elle éviter d'écraser la fine texture de l'écrit poétique ? On tente ici de répondre : en ne comptant plus les masses, mais les liens, les cooccurrences ; en utilisant la cartographie statistique pour expliciter le fin réseau des multiples relations entre unités, qui est l'essentiel du texte.
La stylistique peut alors exécuter son programme : décrire la composante verbale de l'art littéraire, sans se perdre dans le détail ni dans le vague. Elle débouche donc sur des propositions thématiques, dans la lecture des Fleurs du mal, qui sont un constant dialogue des données chiffrées et de la lettre des poèmes. Le vocabulaire, mais aussi l'allitération, prise comme enjeu central du dynamisme poétique, non pas simple ornement local mais facteur de structuration à l'échelle de l'écriture du recueil entier.
Cet ouvrage est ainsi à la fois une réflexion théorique sur les concepts de TEXTE, de VOCABULAIRE, de CHAMP et d'ISOTOPIE, et un voyage parmi les grands thèmes de l'oeuvre baudelairien.
