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Au XVIIIe siècle, on entrait en religion comme on rentre aujourd’hui chez France Télécom : en pensant y trouver une planque. Pour autant, rien n’obligeait à croire au bien-fondé des préceptes du Grand Patron. Henri-Joseph Dulaurens est l’un de ces nombreux abbés malgré eux, qui n’a pas caché son désaccord avec la discipline du cloître et qui n’a pas hésité longtemps à jeter le froc aux orties. Sa particularité a été d’être un surdoué de l’épopée satirico-burlesque, un génie de la diffamation pamphlétaire, un adepte de la parodie subversive, et un imitateur
talentueux des plus grands de son temps. Diderot ou Voltaire ont eu le malheur d’en faire les frais lorsqu’ils se virent attribuer quelques écrits anonymes et dérangeants tout droit sortis de la plume de cet infernal mathurin. Pour autant, Dulaurens n’a jamais cherché à nuire, sinon aux jésuites qui ont censuré sa jeunesse et son profond désir de liberté. Il a été l’un des auteurs marginaux les plus réédités et traduits pour son fameux Compère Mathieu (1766), ouvrage excentrique mais hautement érudit, innovant dans sa forme, interrogatif dans son contenu, et qui a notamment inspiré plusieurs libelles révolutionnaires. Dulaurens est à la fois l’un des précurseurs de l’esprit libertaire sans en être un idéologue, un visionnaire de l’émancipation féminine la plus idéalisée, un adorateur de Voltaire sans toutefois partager les tendances châtelaines du maître. À son crédit, notre auteur n’a jamais eu de prétention littéraire. Il écrivait pour exister, pour expurger ses démons et son empressement à vivre, pour partager. Sa place était davantage parmi les gueux de la bohème littéraire que dans le sillon d’aventuriers belliqueux. Il était un homme de paix, de bonté, de lucidité et pourtant éternel étonné de la méchanceté des hommes. La dérision est sa plus belle arme, la fuite en avant est sa médication, la descente vers la folie sera le prix d’une incompréhension subie. En effet, il sera condamné à l’enfermement à vie pour ses seules audaces de papier, ce qui le mènera brutalement vers la démence.
Cette Réhabilitation d’une œuvre, de Stéphan Pascau, biographe reconnu d’Henri-Joseph Dulaurens, est le résultat d’une enquête approfondie parmi les documents d’archives les plus enfouis dans l’oubli. Il s’agit d’une reconstitution bibliographique où sont argumentés diverses révélations dont la mise au jour d’un manuscrit inédit, la réfutation d’attributions à tort, la démonstration de paternité de certains ouvrages attribués jusqu’alors à d’autres auteurs par erreur, et aussi la genèse des œuvres, l’histoire de leurs publications et évolutions, de leur réception y compris à travers le monde et les époques. Dulaurens s’y révèle beaucoup plus influent qu’on ne l’avait cru. Un gros travail de détective de l’histoire qui peut faire école à l’attention de tous ceux qui se découvriraient une passion pour la recherche dans la littérature marginale.
Bibliographie d'un auteur entre génie et folie
Au XVIIIe siècle, on entrait en religion comme on rentre aujourd’hui chez France Télécom : en pensant y trouver une planque. Pour autant, rien n’obligeait à croire au bien-fondé des préceptes du Grand Patron. Henri-Joseph Dulaurens est l’un de ces nombreux abbés malgré eux, qui n’a pas caché son désaccord avec la discipline du cloître et qui n’a pas hésité longtemps à jeter le froc aux orties. Sa particularité a été d’être un surdoué de l’épopée satirico-burlesque, un génie de la diffamation pamphlétaire, un adepte de la parodie subversive, et un imitateur talentueux des plus grands de son temps. Diderot ou Voltaire ont eu le malheur d’en faire les frais lorsqu’ils se virent attribuer quelques écrits anonymes et dérangeants tout droit sortis de la plume de cet infernal mathurin. Pour autant, Dulaurens n’a jamais cherché à nuire, sinon aux jésuites qui ont censuré sa jeunesse et son profond désir de liberté. Il a été l’un des auteurs marginaux les plus réédités et traduits pour son fameux Compère Mathieu (1766), ouvrage excentrique mais hautement érudit, innovant dans sa forme, interrogatif dans son contenu, et qui a notamment inspiré plusieurs libelles révolutionnaires. Dulaurens est à la fois l’un des précurseurs de l’esprit libertaire sans en être un idéologue, un visionnaire de l’émancipation féminine la plus idéalisée, un adorateur de Voltaire sans toutefois partager les tendances châtelaines du maître. À son crédit, notre auteur n’a jamais eu de prétention littéraire. Il écrivait pour exister, pour expurger ses démons et son empressement à vivre, pour partager. Sa place était davantage parmi les gueux de la bohème littéraire que dans le sillon d’aventuriers belliqueux. Il était un homme de paix, de bonté, de lucidité et pourtant éternel étonné de la méchanceté des hommes. La dérision est sa plus belle arme, la fuite en avant est sa médication, la descente vers la folie sera le prix d’une incompréhension subie. En effet, il sera condamné à l’enfermement à vie pour ses seules audaces de papier, ce qui le mènera brutalement vers la démence.
Cette Réhabilitation d’une œuvre, de Stéphan Pascau, biographe reconnu d’Henri-Joseph Dulaurens, est le résultat d’une enquête approfondie parmi les documents d’archives les plus enfouis dans l’oubli. Il s’agit d’une reconstitution bibliographique où sont argumentés diverses révélations dont la mise au jour d’un manuscrit inédit, la réfutation d’attributions à tort, la démonstration de paternité de certains ouvrages attribués jusqu’alors à d’autres auteurs par erreur, et aussi la genèse des œuvres, l’histoire de leurs publications et évolutions, de leur réception y compris à travers le monde et les époques. Dulaurens s’y révèle beaucoup plus influent qu’on ne l’avait cru. Un gros travail de détective de l’histoire qui peut faire école à l’attention de tous ceux qui se découvriraient une passion pour la recherche dans la littérature marginale.