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Y revenir est un récit dans lequel Dominique Ané sonde la relation qu’il entretient avec sa ville natale : Provins (Seine-et-Marne), où il a vécu son enfance et son adolescence. Il tente de comprendre pourquoi ce lieu, par-delà les années, ne cesse de le hanter tout en le confrontant à un sentiment double : attirance et répulsion pour la ville fortifiée, « imbue de son passé », « cernée de champs de betteraves », d’où suintent l’ennui et une sensation de bout du monde.
Comme l’écrit Dominique Ané, « la plaine désole et isole », mais elle est peut-être à l’origine de la mélancolie qui fait le style si particulier de ses chansons et de son univers musical. Le récit, une succession de sensations, d’images, de portraits, de faits qui ont marqué l’enfant et l’adolescent, révèle l’intégration difficile d’une famille communiste venue des montagnes de l’Ariège et l’expérience de l’enfant unique confronté à sa fragilité et à la singularité du monde qui est le sien.
C’est avec l’apprentissage du chant, de la voix et de la musique que l’adolescent va trouver sa place et exister enfin, loin de toutes les peurs. Puis la rencontre avec Vincent, l’ami par qui tout arrive, et la création de son premier groupe vont décider de l’avenir du jeune Dominique. Y revenir, c’est un voyage accompli à rebours, c’est ausculter, plus de vingt ans après, les lieux, les êtres rencontrés, les sentiments éprouvés, une ville à laquelle le musicien a consacré deux chansons, Rue des marais et Les terres brunes.
Pour dénouer le fil, il fallait un vrai retour à Provins. Ce livre est aussi le récit d’un concert donné en mars 2011 au pied des remparts et qui réserva à l’auteur d’étranges surprises et quelques révélations, confirmant que la mémoire et le lien à l’enfance sont l’endroit de curieux paradoxes.
Provins
"Me revient une phrase, lue en ouverture d'un manga de Kazuo Kamimura: "ce qui marque le plus un personne, ce ne sont pas tant ses expériences passées que les paysages dans lesquels elle a vécu"". Y revenir alors, y réside sans doute un "foyer de mélancolie", quelque chose qui inspira deux chansons au répertoire de Dominique A. La ville s'appelle Provins, ça ne s'invente pas. La sienne, c'est la nôtre, un lieu qu'on a fui de toutes ses forces et qui nous habite encore. Un lieu qui tient à quelques rues, une école, quelques chemins et un ou deux lieux plus ou moins énigmatiques. Y revenir pose toujours quelques questions... Une scène provinciale mais ou l'essentiel d'un âge, d'une émancipation se jouera. L'enfance y vient à glisser et achoppe sur autre chose. Il flotte souvent en ces lieux le regret d'une autre époque et l'ennui s'y ajoute, on y fait l'expérience de la solitude. Genèse de deux chansons et retour à Provins dans un texte à la fois poétique et fondateur d'une expérience originel à cerner, à contourner...