Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Laurence Sterne (1713-1768) entreprit son Voyage sentimental pour relancer l'inspiration de Tristram Shandy. De Tristram, ce livre garde l'humeur et l'humour...
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Laurence Sterne (1713-1768) entreprit son Voyage sentimental pour relancer l'inspiration de Tristram Shandy. De Tristram, ce livre garde l'humeur et l'humour saccadés, l'espièglerie et le caprice, mais il s'en écarte comme l'imprévu du voyage s'oppose à la sédentarité et l'ouverture à l'expérience à son ressassement. C'est que Sterne - qui mourut à la tâche - avait conçu ce Voyage sentimental comme une oeuvre de réconciliation avec le monde, une vaste effusion qui s'alimente aux moindres détails de la vie, comme le sourire affable d'une mort heureuse. Autant dire que Sterne, à une époque où les Anglais semblent pris de fièvre pérégrine et où se multiplient guides, instructions et comptes rendus à l'usage des voyageurs, va déjouer systématiquement les attentes de son lecteur. En France, le pasteur Yorick ne prête attention ni au Louvre ni au Luxembourg, mais plutôt au sourire d'une grisette, à un âne mort sur la route, à l'indéfectible bonne humeur d'un valet incompétent. Cosmopolitisme naïf, évangélique presque, d'un voyageur qui choisit de ne rien voir que les mouvements infinitésimaux de son âme à l'épreuve des rencontres.