Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Que de patience, mon Dieu, exige cette navigation ". L'angoisse du journal de bord, quand Bougainville cherche à travers l'immense Pacifique à sauver...
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" Que de patience, mon Dieu, exige cette navigation ". L'angoisse du journal de bord, quand Bougainville cherche à travers l'immense Pacifique à sauver des équipages épuisés par la famine et le scorbut, ne fait pas oublier les pages que le livre a consacrées à sa découverte enchantée de Tahiti. Celles-là qu'ont privilégiées les lecteurs du Voyage imprimé de 1771 (et tant d'autres depuis) afin d'arrimer leurs rêveries à l'île paradisiaque. Il importe aujourd'hui de lire ce texte en sa totalité pour saisir là dimension héroïque de l'aventure : le premier tour du monde accompli par des vaisseaux français, proclame Bougainville. Trois ans de navigation pour rendre les Malouines à Madrid, sonder en visiteur-espion l'Amérique hispanique, ramener les géants patagons de légende à leur attachante humanité, côtoyer les Fuégiens, deshérités du bout du monde, livrer au commanditaire royal un état présent de l'empire colonial hollandais (îles aux épices et Afrique australe). C'est cette aventure conduite par un homme des Lumières, plus philosophe que savant, pétri d'optimisme sans illusion, qu'il fallait restituer et éclairer. Son livre est celui d'un officier dont la défaite de 1763 a fait un marin et un voyageur-écrivain, qui se plaît à faire prévaloir, par une plume incisive, la vertu de l'expérience sur l'esprit de système : " Je suis voyageur et marin ; c'est-à-dire, un menteur, et un imbécile aux yeux de cette classe d'écrivains paresseux et superbes qui, dans les ombres de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le monde et ses habitants, et soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations ".