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Du point de vue des sciences de l'éducation, le voyage peut être une expérience permettant de renforcer son rapport préexistant à soi et au monde, ou de le transformer. Qu'il soit au coin de la rue comme à l'autre bout du monde, au-delà du déplacement géographique, du niveau d'aventure et de la durée d'immersion, la formation dépend de la rencontre et du degré d'acculturation à une altérité. Dans la grande itinérance, l'acculturation trouve sa source au coeur même de la rencontre par le rite de l'hospitalité, et n'a d'autre but que de créer un passerelle culturelle provisoire entre deux personnes.
Le savoir ethnologique créé par réflexivité dans l'après-coup n'a que peu d'utilité dans la rencontre suivante puisqu'il n'appartient pas à la nouvelle culture. Toutefois, après un certain temps, et la traversée de quelques cultures, le même objet culturel, ayant été saisi de plusieurs systèmes de pensée différents, crée un savoir anthropologique sur cet objet spécifique. Pour le voyageur, il y aurait ainsi un métissage culturel d'ordre anthropologique, et le système de pensée métis qui en découle lui permettrait de mieux saisir l'Autre dans les autres et en soi, au-delà des cultures d'origine.
