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Dans ce livre qui s'inscrit dans une nouvelle forme de poésie narrative inaugurée avec Le développement des lignes, Alain Veinstein offre non pas un recueil de textes, mais des éclats successifs qui finissent pas raconter une histoire, ou une situation. Le titre, Voix seule, résume l'enjeu : un personnage (homme) tente d'exister par sa seule voix, par le chant, dans un monde totalement désagrégé où il se retrouve seul, absolument seul, sans aucun lien avec qui que ce soit sinon par le chant où se joue le battement vivant de l'existence.
Sa relation au monde passe par la voix, un monde qui s'est petit à petit réduit aux éléments d'un théâtre, le décor, le rideau, les coulisses pour accéder à une probable scène. Et, venant le hanter sans cesse, le père mort, qui apparaît ici comme le spectre de Hamlet. Et tout ce qui peut tourner autour, comme images mentales, par exemple creuser un trou, enterrer, à l'exemple du fossoyeur. Comment s'ouvrir un chemin dans l'épaisseur de la nuit, et faire en sorte que le noir ne prenne pas toute la place, quand on ne dispose pour tout espace que d'un genre de couloir paraissant ne mener nulle part, sinon à un rideau de théâtre rouge sang., derrière lequel on ne saura jamais exactement ce qui se trouve.