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Le romancier Dupastre a l'ambition à la fois raisonnable et folle de condenser la réalité délirante de notre fin de siècle et de lui trouver un sens. S'appuyant sur le projet de construction dans le sous-sol rocheux de Manhattan, par un architecte à demi fou, d'une vaste cité anti-atomique, il imagine un agent secret des Chinois mettant en oeuvre à titre personnel, pour détruire New York, de nouveaux procédés scientifiques de terrorisme de masse.
L'action se déroule dans des abysses symboliques de la métropole américaine, mais aussi, simultanément, au Brésil, à Porto Rico, en Afrique noire, où ces conjurés se forgent, dans l'action révolutionnaire traditionnelle, une âme impavide. Une foule de personnages secondaires gravite alentour, la superbe Marie-Hélène notamment, dont les "pouvoirs" mystérieux finiront par déjouer ces plans de destruction pourtant indécelables par les moyens de l'ancienne police.
Mais, au-delà de cette intrigue, c'est l'amour de Dupastre pour Marie-Hélène ainsi que l'édification de l'impassibilité de Dupastre lui-même, devenu extérieur à tout "événement" , qui constituent le vrai sujet du roman. Dans cette intrigue foisonnante, Abellio mêle son immense érudition à des visions dignes de l'Apocalypse. Il élabore un tableau mythique de l'univers. Est-ce que la rivalité Etats-Unis - U.
R. S. S. entraînera la destruction de l'Europe occidentale ? Une révolution planétaire peut-elle être programmée à partir du triomphe de la Chine, de l'évolution de l'Eglise catholique, des avatars du tiers monde ? La lecture de cette fiction totale est fascinante. Dignes des Yeux d'Ezéchiel sont ouverts, ces Visages immobiles sont vraiment le roman du Huitième Jour.