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Je ferme les yeux sur une image ternie et noircie de son visage. L'image d'un cliché polaroïd, dont le temps a effacé l'éclat. Pour moi, la nuit vient avant l'heure, lentement, mais bien trop tôt. Tout s'assombrit à mesure que la lumière, les couleurs et les formes s'évanouissent. Je m'appelle Sébastien et je deviens aveugle. Au matin, j'ouvre les yeux. C'est comme regarder à travers le trou de serrure d'une porte noire.
Et au-delà de cette lourde porte, il y a encore un buisson, derrière lequel je dois m'efforcer de distinguer ses traits. Encore quelques années et je n'aurai plus cette chance, si ténue soit-elle à ce jour.