Systèmes traditionnels de gestion des ressources naturelles et persistance des conflits autour des aires protégées de la RD Congo - Cas du Parc national de la Salonga en territoire de Monkoto

En RD Congo, le système hybride de droit foncier ne favorise pas une entente harmonieuse entre l'Etat et les communautés locales en proximité des aires protégées. Pour les uns, le sol et le sous-sol appartiennent à l'Etat, pour les autres, les forêts constituent l'héritage ancestral et il appartient aux représentants du pouvoir coutumier de les gérer. Le Parc national de la Salonga et ses ressources naturelles représentent, pour les communautés locales une base de subsistance pour leur survie.
Cependant, il est perçu comme une entrave à leurs subsistance et activités économiques, leur patrimoine que sont les forêts et les eaux étant inaccessible, car resté dans les limites du parc. A travers une analyse des systèmes traditionnels de gestion des ressources naturelles en territoire de Monkoto, nous avons montré que, les prérogatives foncières que l'Etat s'est réservé dans les textes, se trouvent singulièrement limitées dans la pratique par l'existence de la tenure coutumière.
Les différents espaces restent monopolisés par les pouvoirs coutumiers. L'éviction des populations indigènes et l'aliénation de leurs terres en faveur de la conservation, sont à la base des conflits autour du parc en territoire de Monkoto. Le processus d'exclusion et les négations des droits traditionnels sur les ressources restées au parc, engendrent une persistance des conflits reposant majoritairement sur des questions d'accès aux rivières et étangs.
Les résultats obtenus dans cette étude ont inspiré une suggestion pour la mise en place d'une gestion collaborative des ressources halieutiques, entre différents acteurs de pêche dans les rivières à l'intérieur du parc, en territoire de Monkoto.