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Le XVIIIe siècle à Genève est marqué par une lutte de longue
haleine entre ses citoyens et les familles dirigeantes. Le peuple
revendique une souveraineté que l'oligarchie régnante refuse
de lui céder. C'est dans ce contexte que Jean-Jacques
Rousseau lie son destin avec sa ville natale. Les aspirations
citoyennes telles qu'elles s'expriment dans des épisodes hauts
en couleur inspirent ses réflexions sur la volonté populaire qui,
en retour, donnent un regain d'énergie au peuple genevois dans
ses combats vers la souveraineté.
Ces influences respectives
sont mal connues. Elles sont abondamment développées ici
par Guillaume Chenevière qui propose une chronique très
éclairante d'un siècle représentant à la fois le laboratoire des
expériences démocratiques de la modernité et celui du Contrat
Social ou de l'Emile. En décrivant la manière dont on lisait
Rousseau au XVIIIe siècle, en évoquant les faits saillants d'un
combat populaire qu'aucune intimidation, même violente, ne
dissuadera, en rappelant combien Rousseau était penché au
chevet de Genève, l'auteur éclaire une histoire qu'il est
particulièrement intéressant de méditer à une époque où la
finance mondiale menace concrètement la souveraineté des
peuples.