Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
L'esprit philosophique y est omniprésent, moins par les allusions souvent vagues à Rousseau ou à Montesquieu, que par l'attention portée aux mœurs...
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L'esprit philosophique y est omniprésent, moins par les allusions souvent vagues à Rousseau ou à Montesquieu, que par l'attention portée aux mœurs et à leur articulation avec la religion et le système politique et par la méfiance envers le religieux, qui ne peut être que superstition ou imposture. La relation témoigne aussi des limites de l'idéologie, impuissante à penser l'esclavage qui est son sujet même et qui ne fait pourtant l'objet que d'un discours accessoire et pratique. Ce n'est toutefois ni l'intérêt idéologique, ni l'intérêt documentaire de cette relation qui la rend inoubliable, ce sont les détails. Ils donnent au récit toute sa crudité et toute sa force. Rien ne dit mieux l'esclavage que les objets échangés et les prix, que la forme des fers et les maux des corps. C'est l'abondance des détails, hors de tout discours et de tout savoir, qui dit la cruauté et la cupidité universelles ; c'est elle qui fait de ces récits un terrible tableau de la fragilité des hommes, confrontés aux éléments, à leurs semblables et à leur propre faiblesse.
Relations de plusieurs voyages à la côte d'Afrique, à Maroc, au Sénégal, à Gorée, à Galam tirées des journaux de M. Saugnier est également présent dans les rayons