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Tous nos livres d’occasion ont leurs propres histoires en plus d'en raconter une.
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La couverture et le dos peuvent présenter de petits défauts. Le papier avec le temps peut être jauni sans pour autant gêner la lecture. Toutes les pages sont présentes. Des livres à lire et relire encore et encore…
*Photo non contractuelle. L'édition livrée peut différer de celle commandée.
Le prince dont il est question, chef d’orchestre admiré, que dis-je, adulé, devient très vite insupportable. Il faut dire que son activité, et son rang social, exigent des valeurs et des principes solides, un équilibre de vie irréprochable, et un mental d’acier. Ses sautes d’humeur sont donc, sinon comprises, du moins acceptées. Mais la machine s’enraye le jour où il se laisse aller à humilier l’un de ses musiciens, c’est le point de départ de la réaction en chaîne, de l’effet domino, et là où un autre aurait pu rectifier le tir, Alexis Kandilis s’enlise, et Metin
Arditi démontre habilement comment des blessures passées, si elles ne sont pas soignées ni considérées, peuvent amener un homme à détruire – inconsciemment – sa vie. La soif de reconnaissance et d’amour d’Alexis devient incontrôlable ; ses cicatrices, d’habitude si bien dissimulées, éclatent. Certains le rejette, d’autres tentent de l’entourer avec bienveillance.
La souffrance d’Alexis est vibrante, aussi insupportable soit-il, comme la musique qui rythme le récit. D’ailleurs le roman est extrêmement bien rythmé, cadencé, comme un morceau qu’on écoute d’un bout à l’autre avec attention et dont on ne sait sur quelle note il va finir.
C’est la première fois que je lis Metin Arditi et j’aimerais maintenant lire Le Turquetto dont j’ai pu lire beaucoup de bien !
Quel beau roman que je viens de terminer! Je termine cette aventure encore plus heureuse...
On plonge avec ce chef d'orchestre dans son génie, ses névroses, ses mélodies, ses peurs....
Comment en quelques mois la vie d'un homme s'effondre, comment ses blessures d'enfance peuvent resurgir des années après et sous quelle violence.
J'ai aimé les personnages, le style rythmé comme une partition.
Une belle découverte
Voilà un des auteurs que j'avais hâte de retrouver après avoir adoré "La Fille des Louganis" et "Le Turquetto". Là aussi aucune déception, ce fut un nouveau régal de lecture autour d'un thème pouvant paraître ardu présenté à des non initiés, celui de la musique classique et de ses grands chefs d'orchestre.
L'âme et le souffle dédiés à la peinture dans "Le Turquetto" irradient à nouveau ce voyage dans l'âme tourmentée d'un compositieur contrarié, devenu contre son gré intialement "le chef d'orchestre" reconnu et célébré internationalement. Comment chuter de son piedéstal
en un temps record, en fait entre Avril et Décembre 1997, c'est la démonstration que va nous faire avec brio Metin Arditi.
Pourtant tout souriait à Alexis Kandilis au moment du début de ce roman, chef d'orchestre de très grand talent, millionnaire que toutes les scènes du monde comme les orchestres s'arrachent, il ne manquait, à ses yeux, pour couronner sa gloire et lui assurer une postérité historiqueque l'enregistrement de l'intégralité des oeuvres de Beethoven, le B 16 pour les initiés. Tout cela c'était encore le cas s'il n'y avait une blessure d'enfance jamais guérie, tout juste oubliée, qui ressurgit lors d'un de ses concerts par l'apparition d'un témoin de son passé et de son enfance et cela va alors définitivement provoquer une descente aux enfers et une issue tragiique et sanglante.
Une vanité et un orgueil démesuré mais surtout le doute s'immiscant dans la vie d'Alexis, mal marié, sous l'emprise d'une mère ayant contrarier sa vocation de compositeur qui, pour elle et les sacrifices qu'elle lui avait consenti était synonyme de misère, il va vouloir se faire reconnaître par un cercle de joueurs et joueuse de poker et milliardaires en tant qu'individu de même classe ne recueillant que mépris et pertes de jeu colossales (diaboliques Jeffrey Parernoster et Anne de Ferretti en maitresse malmenée).
En ajoutant à cela, une énième série de reproche à un des musiciens qu'il dirige, Alexis va connaître la vengeance musicale des pairs de ce musicien lors d'une représentation, le déstabilisant totalement et ainsi ruinant toute une carrière. Les derniers amis et amies du maître ont beau encore lui tendre la main pour qu'il se reprenne, son orgueil, démesuré, le fait que sa maison de production musicale choisisse finalement un des ces concurrents pour le B 16 et une définitve emprise et addiction aux jeux d'argent du casino précipiteront définitvement cet homme à terre.
En plus de l'histoire de sa chute ce sont le monde de la musique classique, une certaine initiation musicale du lecteur de l'intérieur, le monde cruel de la concurrence entre les chefs d'orchestre, les relations parfois tendues entre les musiciens et leurs chefs, la dynamique de l'art musical qui nous sont ici, un peu découverts.
La scène finale est tout simplement majestueuse.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, l’immersion dans le monde de la musique classique et des orchestres, mais aussi la personnalité complexe d’Alexis, à la fois odieux et fragile : C’est un personnage détestable, mais qui parvient bizarrement à nous toucher au fur et à mesure que nous est révélé son histoire familiale.
Les drames qui ont marqué son enfance, son adolescence solitaire en pension, une vocation de compositeur contrariée sont autant de jalons sur le chemin de la névrose. Un passé terrible qui revient le tourmenter sous la forme d’une petite musique entêtante,
les "Chants des enfants morts" de Malher. L’auteur décrit la dégringolade de son personnage avec beaucoup de finesse, un dérapage en entraînant un autre, et la chute d’Alexis sera à l’image de son ascension, vertigineuse.
Un roman qui n’est exempt de défauts, il y a quelques longueurs, et surtout la fin du roman m’a déçue, l’histoire et les personnages perdent en subtilité et s’engagent sur une route un peu trop scabreuse à mon goût dans les dernières pages. C’est dommage, ce n’est donc pas le roman parfait, mais j’ai quand même passé un très bon moment.
Sur les partitions, on écrit les histoires avec des notes et là, on a un livre qui nous conte une belle histoire avec des mots bien choisis, des tournures qui ne manquent pas de rythme et la mélodie des phrases qui s'enchainent est un ravissement que l'on n'a pas envie de laisser passer.
En effet, on se laisse happer par cette histoire qui forcément va mal se dérouler (sinon pourquoi écrire un livre ?). On se dit que toute la noirceur se présentait déjà dès les premières pages, mais qu'importe, on lit, on tourne les pages. On n'est pas vraiment surpris (tient, on s'y attendait à
cela), même quelques fois, on reste un peu sur notre faim (un certain goût d'inachevé ou de trop téléphoné), mais l'ensemble est plaisant. L'écriture agréable ferait presque oublier les petites déconvenues trouvées ici ou bien là.
Tout posséder est-il la véritable finalité de l'existence ? On peut en douter quand on voit combien la vie se retrouve complexifiée par nos multiples activités, nos possessions, nos désirs jamais satisfaits et sans cesse renouvelles.
Quand on a tout, peut-on tout perdre ? Et si au final, nous n'avions rien ? On se bat pour avoir ceci, cela et pourtant on peut ruiner des années de labeur en quelques secondes.
En voilà des questions de fond que semble poser avec gravité ce roman.
Les blessures de l'enfance, même cicatrisées, même refoulées au plus profond de nous, peuvent toujours se rouvrir et saigner. Les cicatrices, même amoindries, restent toujours visibles. Les dégâts sont permanents quiqu'on en dise, quoiqu'on fasse. On peut toujours essayer de se les cacher, mais tôt ou tard qu'un jour, elles referont surface de manière plus brutale encore.
Histoire qui se veut forte, qui souhaite que le lecteur ne reste pas sagement assis dans son fauteuil sans réagir, voilà sans doute le pari de Metin Arditi. Il est réussi car c'est une lecture qui vous fera vibrer : colère, incompréhension, joie, tristesse, révolte…etc.
Un très bon cru pour cette rentrée littéraire 2012 car il ne vous laissera pas de marbre, il y a de la vie dans ce livre et même si ce n'est pas la mélodie du bonheur, cela vaut le coup de ne pas faire la sourde oreille car l'essentiel devrait être notre seule quête dans quelques domaines que ce soit…
Alexis, grand chef d'orchestre international, n'a plus qu'une marche à gravir pour atteindre le summum de sa carrière et c'est à ce moment là que tout déraille.
Il perd la confiance de ses musiciens, des organisateurs de concert, de sa famille ... tout ça à cause d'une cicatrice lancinante de l'enfance, de sa nouvelle addiction aux jeux d'argent et de son mépris à l'égard des gens qui l'entourent.
Il nous entraine dans sa chute dramatique qui finira par le rendre fou et le briser.
Ce roman est une plongée dans le monde de la musique classique et on se laisse porter au fil des
notes plus ou moins aiguës de la narration. Je l'ai lu d'une traite sachant dès le départ la fin inexorable de ce maestro brillant mais bien trop fragile.
Cette symphonie en période de rentrée littéraire est une belle leçon qui nous apprend que rien n'est jamais acquis.
Le rideau s’ouvre sur Alexis Kandilis, chef d’orchestre adulé dans le monde entier, transcendant les œuvres des plus grands compositeurs classiques.
Au sommet de sa gloire, Le Maestro nombriliste et médiatisé, se met à douter : non pas de son talent, de son destin ; mais de l’amour de son entourage. Les secrets, les mensonges sur lesquels il s’est construit tant bien que mal sont lourds à porter et le hantent, tels les "Chants des enfants morts » qui viennent le tourmenter trop souvent ces derniers temps. Un regard inquiet aux chanteurs, quelques mots corrosifs échangés avec
un musicien ; et le monde d’Alexis Kandilis s’emballe, perd ses nerfs et s’écroule. Plusieurs voix, tour à tour bienveillantes, admiratives, ou rapaces accompagnent le crescendo de cette tragédie.
La rédemption, la renaissance, la simplicité seront-elles au bout du chemin, je vous le laisse découvrir ...
Ce roman est passionnant et virevoltant !
Et surtout, que cela n’effraie pas les néophytes en musique classique, la lecture du Prince d’Orchestre est très facile !
Après un prologue sur le ton d'un roman policier, un journal à plusieurs voix retrace la vie d'un chef d'orchestre international en déroute, Alexis Kandilis. Avec ses allures de grand prince, il blesse sa profession, et plonge toujours plus avant dans le narcissisme. A la fois Apollon par son exceptionnel talent musical et Dionysos par son caractère excessif, il porte en lui tous les germes propices à la naissance d'une tragédie*.
Elle se déploie avec force dans la première et dernière partie, Metin Arditi entrelaçant avec finesse texte et notes de musique. Tel un maestro, il fait s'élever
des airs en harmonie avec les émotions de son héros - la Force du Destin de Verdi, les Chants des enfants morts de Mahler, Beethoven... Les deux parties centrales souffrent cependant de quelques longueurs.
"Prince d'orchestre" offre une jolie réflexion sur l'art combinatoire et le hasard à travers la composition musicale, le poker et la roulette ! L'inconscient s'invite aussi.
La poésie de l'exergue reste dans la tête telle une ritournelle "La vida es polvo y el destino viento"...
* A la fin de ma lecture, j'ai immédiatement pensé à "La Naissance de la Tragédie de Nietzsche".
Lorsque j'ai découvert le nouveau Metin Arditi dans la sélection Lecteur VIP, je me suis mise à sauter partout de plaisir. J'ai tellement aimé son "Turquetto".
Avec celui-ci, nous suivons, pendant quelques mois, celui qui aura été LE plus grand chef d'orchestre de son époque... Et c'est avec passion que j'ai tourné les pages de cette vie qui vibre aux mêmes rythmes que la 9° de Beethoven.
A lire, absolument... juste pour le bonheur de redécouvrir la musique classique.
Ce n'est sans doute pas un hasard si au début du roman, le chef d'orchestre Alexis Kandilis dirige une version qu'il espère inoubliable de l'ouverture de La force du destin de Verdi. C'est en effet du destin tragique de ce chef d'orchestre qu'il s'agit, musicien imaginé par l'auteur, même s'il côtoie les plus grands noms de l'interprétation musicale actuelle. Une descente aux enfers prédite dès les premières pages, que la fragilité et le caractère tempétueux du chef laissent imaginer. Pourtant, tout réussit à ce musicien, qui « avait été aimé de la musique, plus sans doute qu'elle
n'avait jamais aimé personne » mais « dans sa frénésie de gloire, il n'avait jamais imaginé qu'elle pourrait attendre de lui quelque chose en retour. » Quand de vieilles fêlures ressurgissent de son enfance, qu'apparaît aussi l'impression de ne pas être véritablement à sa place, il va être déstabilisé au delà du raisonnable. Il se pose sans cesse la question de savoir ce qui pousse une personne sur un chemin ou un autre. Heureusement, des amis et des fidèles veillent, le maintiennent, le comprennent...
L'atout principal de ce roman, outre le monde de la musique et de la direction d'orchestre assez peu représentés dans la fiction, est d'offrir une peinture psychologique saisissante de ce personnage peu commun. Ce roman est très différent du précédent de l'auteur, Le Turquetto, mais on peut y relever un thème commun, celui de l'art et de la difficulté de continuer son travail d'artiste quand le cœur n'y est plus, quand l'adversité, réelle ou imaginaire, s'en mêle. L'importance de la formation de la personnalité, de ce que ses parents ont apporté ou non à l'enfant, est un thème récurrent également pour Metin Arditi. La construction du roman est parfaite, faisant monter la tension au fil des pages jusqu'à la fin qui, si elle est prévisible, ne m'a cependant pas convaincue dans ses péripéties et son déroulement. C'est dommage, quelques pages me laissent un goût amer, et ternissent ma perception de ce très bon roman.
Trop facile de se laisser prendre par le succès, comme par une première fois où l'on gagne à la roulette. Alexies Kandilis est le chef d'orchestre le plus célèbre du moment et il attend la reconnaissance suprême, celle d'être choisi pour le B16, orchestrer 16 œuvres de Beethoven.
" Les chefs d'orchestre sont narcissiques, ce qui est normal. Susceptibles, ce qui est acceptable. Et bien sûr irritables, ce qui est logique. Mais la façon de laquelle maestro Kandilis traite les musiciens d'orchestre nous oblige à user d'autres mots. Le mépris et la dureté, par exemple."
Alexis aurait
du comprendre que son tel besoin d'être aimé passe avant toi par le respect et l'amour des autres.
L'auteur construit son récit en plusieurs parties. Tout d'abord, l'expression du succès fait exploser la vanité du chef d'orchestre adulé. Mais les blessures de jeunesse refoulées trop longtemps se faufilent rapidement et insidieusement. Puis, la chance tourne, le destin n'est pas toujours bénéfique. À trop vouloir, le maestro s'enferre de plus en plus dans la solitude, dans la folie. Il ne comprend plus les messages d'amour, peut-être faux de ses amis.
J'ai été complètement happée dans cette descente aux enfers, parfois apitoyée, parfois choquée par le comportement d'Alexis. Le style de l'auteur colle parfaitement à l'intensité des émotions du narrateur.
Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de l'histoire de Menahem et de son fils si ce n'est de prouver la force du destin et l'intérêt de la sagesse et de l'humilité. Mais cette intervention ne semble avoir aucun impact sur la vie d'Alexis.
Metin Arditi livre ici un récit à la fois fort et émouvant, celui d'une destinée implacable.
J'ai lu ce livre en tant que Lecteur VIP Entrée Livre.
Est-ce le hasard ou l'épouvantable caractère d'Alexis Kandilis qui ont précipité sa chute?
Brillantissime chef d'orchestre, Alexis est au sommet de sa gloire. Adulé, envié, il se comporte comme un enfant gâté, mi pervers nacissique mi méprisant. Mais nous sentons très vite qu'un lourd et douloureux passé le hante et va bientôt le rattrapper.
Nous entrons donc dans le monde de la Musique classique, des chefs-d'orchestres, des concerts, monde que Metin Arditi connait parfaitement. Page après page, nous comprenons qu'un drame va survenir, il ne peut pas en être autrement mais nous
sommes loin d'en imaginer l'horreur!
Superbe et très élégante écriture, galerie de personnages gravitant autour d'Alexis, comme sa mère, Pavlina et Tatiana, Menahem et Sacha, personnages extrêmement lucides et attachants (tout le contraire d'Alexis) qui malgré tous leurs efforts ne pourront empêcher la chute finale...
Réflexions sur les blessures du passé, la culpabilité, l'abandon maternel, le mensonge, les vocations contrariées, la mégalomanie, le hasard du jeu et de la vie.
Superbe et palpitant roman. Une fabuleuse découverte !!!
C'est un très joli roman que nous livre Metin Arditi. S'il utilise le monde de la musique comme toile de fond - et plus précisément le monde si particulier des orchestres de musique classique qu'il connaît bien - c'est bien du hasard et de la destinée mais surtout des blessures d'enfance et plus particulièrement des conséquences de ces blessures qu'il s'agit. Qu'est-ce qui peut pousser un individu à saborder, sans même en avoir réellement conscience son existence dorée , si ce n'est une blessure enfouie au plus profond de soi-même. L'auteur décrit avec beaucoup de nuances et de sensibilité la psychologie d'Alexis, que le lecteur aimerait parfois admonester d'être trop imbu de lui-même, mais à qui il pardonne, car il ne peut s'empêcher de voir cette profonde blessure à l'origine de ce mal être. Metin Arditi a porté un soin extrême tant dans la construction de la psychologie des ses personnages que dans ce récit enlevé, sans aucun temps mort. Que l'on soit mélomane ou pas, on ne peut que se laisser porter par la musicalité des mots de Metin Arditi qui commet ici un magnifique livre plein de beauté et de finesse.
Pourquoi à un certain moment casse-t-on son jouet ?
Alexis Kandilis a tout. Adulé par tous, homme séduisant, beau mariage, chef d’orchestre de renommée internationale, il est au sommet de son art. Puis, un grain de sable ; un refrain entêtant et angoissant, celui des enfants morts de Gustav Mahler, une réflexion très désagréable à un membre de l’orchestre et tout s’emballe.
Alexis Kandilis, lorsqu’il parle de son art, ne donne pas l’impression d’un amour partagé. La musique est au service de son prestige, mais lui ne semble par être au service de la musique et, l’amour
à sens unique ne dure qu’un temps. Il se lasse de la musique et elle, à travers les musiciens de l’orchestre, se lasse de lui. « L’émotion que ressentait Kandilis était d’une autre nature. Une émotion feinte, qu’il avait appris à mimer avec talent. »
Quelque chose cloche chez ce grand chef d’orchestre. Le succès ne peut expliquer à lui seul, sa morgue, son mépris, son arrivisme, son besoin de séduire et d’être aimé…. Ah, voilà, il a ce besoin énorme d’être aimé….. Car il cache une grosse blessure en lui. La vie l’a blessée, il a pris soin de mettre beaucoup de pansements dessus, mais un jour…. Les points de suture ont lâché et la voilà à vif qui le dévore, mais il est trop tard.
Pour essayer de survivre, il se lance à corps perdu dans le jeu, mais il se perd un peu plus, la chute n’en sera que plus dure et il paie le prix fort pour son arrogance, sa méchanceté gratuite et blessante.
Certains vont essayer de le sortir de cette spirale infernale en l’entourant d’amour, d’amitié, le tenir à bouts de bras. Il pense lui-même revenir au premier plan de la notoriété par ses compositions, mais, las, la Faute est toujours là ! il reçoit le camouflet de trop et ce sera la chute dramatique.
Que penser de Sacha et Menahem qui semblent être les doigts du destin ? Que penser de la fin, toujours le destin ??? La mort de l’un pour la renaissance de l’autre ??? Toutes les portes du hasard, de la destinée nous sont ouvertes.
Quel récit ! Metin Arditi nous offre une partition tragique et flamboyante où il dépeint avec une grande justesse la fragilité humaine et y parle si bien de l’Art. L’art de Metin Arditi est d’offrir un texte où
Je remercie vraiment Entrée et Livre de m’avoir inclus dans son panel de lecteurs VIP pour cette opération de la rentrée littéraire "Coup de cœur des lecteurs" ainsi que les éditions Actes Sud.
On nous parle parfois de destins tragiques où nous avons l'impression que le sort s'acharne, laissant peu de place à l'espoir et à la reconstruction.
Alexis Kandilis, célébrissime chef d'orchestre, vivant ses heures de gloire sur les plus grandes scènes du Monde entier, va voir sa vie basculer à la suite d'évènements plus ou moins malheureux, provoqués ou fruits d'un pur hasard. Metin Arditi s'est attaché dans ce roman à maintenir un rythme soutenu où la destinée prend tout pouvoir sur le personnage. L’ascension vers le tragique est inévitable.
L'auteur, après avoir plongé
son lectorat dans la peinture et l'art vénitien avec "Le Turquetto", immerge ici son lecteur dans les plus belles œuvres de la musique classique.
C'est un très bon texte qui laisse des portes ouvertes et des interrogations sur le hasard de la vie, des rencontres, des tragédies, des bonheurs... mais aussi sur l'inexorable force de l'Art.
Metin Arditi compose une partition à la tonalité tragique.
Alexis Kandilis, célèbre chef d'orchestre est au sommet de son art. L'enregistrement de l'intégrale de Beethoven s'annonce comme le couronnement de sa carrière.
Néanmoins, l'homme est arrogant et tourmenté. Acclamé par le public, sa morgue lui attire les foudres de son entourage professionnel et personnel.
Comme à son habitude, Metin Arditi fait preuve de talent pour raconter la chute de cet homme hors du commun.
Une Chute aux enfers poignante
Prince d'orchestre, ou la chute d'un chef d'orchestre à l'orgueil immense. Conduit à la perte par des blessures narcissiques qu'il n'a jamais vraiment guéries depuis son enfance et desservi par une mère qui n'a eu de cesse de lui lécher ses plaies plutôt que de lui retirer ses bandages d'un coup sec et douloureux, Alexis Kandilis est un chef d'orchestre doué, très doué, à l'hybris démesuré et à qui une accroche avec l'un de ses musiciens d'orchestre sera le début d'une déchirure qui ira jusqu'à la rupture avec lui-même et le monde.
J'ai beaucoup aimé cette descente aux enfers à l'écriture puissante et évocatrice. L'atmosphère étouffante de cet homme humilié par ceux qu'ils croyaient ses amis, qui se perd dans une Genève froide et dure et s'abîme dans le jeu, est tout simplement bouleversante.
Je suis entrée dans ce livre pour le traverser en apnée, complètement happée par cet incroyable destin.