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Si Ko Un n'endosse pas le rôle du poète que le Tibet rapproche de l'illumination, il n'est pas non plus militant, déjouant là encore les possibles attentes d'un lectorat pour qui Tibet ne peut rimer qu'avec religion ou politique. Toutefois, il témoigne d'une compréhension discrète mais déterminée de la situation des Tibétains, toujours soumis à l'autorité intraitable du gouvernement chinois et sans possibilité de la refuser ou même de la critiquer.
Ces touches sotto voce et cette retenue, paradoxalement, n'en rendent son propos que plus déterminé. Toutefois, tous les poèmes ne sont pas que dérision, malice, provocation. Quoi que Ko Un s'en méfie, on l'a bien compris, le mysticisme affleure çà et là, comme dans "Une source dans une grotte" (poème 17), où il évoque la source qui a jailli sous les os d'un ermite emmuré volontairement pendant plus de trente ans de pratique méditative.