Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Les nouvelles représentions scientifiques du monde et l'émergence de nouvelles spiritualités cosmiques obligent la théologie à renoncer à toute...
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Les nouvelles représentions scientifiques du monde et l'émergence de nouvelles spiritualités cosmiques obligent la théologie à renoncer à toute image du Dieu créateur comme " Grand Horloger ". Le thème du jeu est davantage accordé à la mentalité contemporaine. Même de " nouveaux paradigmes " scientifiques y recourent. Associer jeu et création, c'est accueillir les requêtes actuelles qui aspirent à retrouver avec le monde et avec Dieu une relation plus gratuite, placée moins sous le signe d'une domination et d'une soumission que sous celui de l'enchantement et
de l'émerveillement (A. Gesché). Il s'agit clone de remplacer le paradigme causal dominant dans la tradition occidentale depuis le Moyen Age, par un paradigme " ludique ".
Malgré les apparences, le jeu est prisent dans la pensée théologique judéo-chrétienne depuis que l'auteur du livre des Proverbes a présenté la Sagesse divine " jouant " en présence de Dieu et sur la terre des hommes. Les commentaires patristiques et mystique, de ce " jeu " de Clément d'Alexandrie à saint Alphonse Rodriguez et culminant chez Maxime le Confesseur, fournissent une lecture de la création du monde qui contraste avec l'image de la fabrication. A l'inverse, l'oubli du jeu, déjà repérable dans la pensée grecque entre Héraclite et Aristote, indique une option qui permet l'émergence d'une pensée valorisant exclusivement l'opératoire.
La science moderne s'inscrit dans cette ligne. Mais une critique interne met en question un rationalisme intempérant. Le thème du jeu lui est associé (Pascal) et permet une articulation avec la théologie qui respecte les différences de l'ordre.
Comme l'ont montré les études anthropologiques (J. Huizinga, R. Caillais) et les réflexions philosophiques (E. Fink), les acceptions du jeu sont multiples. La notion est profondément ambiguë. Son emploi en théologie nécessite un discernement qui écarte toute fascination pour la dérision. La liberté qu'il fait naître suppose l'existence de règles impératives. C'est justement l'originalité du jeu que de conjoindre de manière créative loi et liberté. Cette conjonction donne une chance à la construction de l'avenir du monde.