Pensées sans ordre concernant l'amour de Dieu et autres textes - Poche

Biographie de Simone Weil

Simone Weil naît à Paris le 3 février 1909. Après de brillantes études, elle obtient son agrégation de philosophie en 1931 puis est nommée professeur au lycée de jeunes filles du Puy-en-Velay. Elle collabore à La Critique sociale, revue du Cercle communiste démocratique. Fin 1933, elle convainc ses parents d'héberger le révolutionnaire russe Léon Trotski qui fuit le régime stalinien. L'année suivante, elle achève ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.
En décembre 1934, elle quitte son poste de professeur pour travailler à la chaîne chez Alstom, afin d'être en mesure de parler de façon authentique de la condition ouvrière. L'année suivante, elle entre chez Renault : l'inhumanité des conditions de travail et l'épuisement la rendent incapable de produire la réflexion qu'elle projetait et minent sa santé fragile. Mais c'est un enseignement spirituel qu'elle retire de cette expérience du travail à la chaîne.
Dans la seconde partie des années trente, elle se tourne vers la foi catholique. En 1938, à Solesmes, alors qu'elle assiste aux offices de Pâques, prise comme souvent de violents maux de tête, elle récite afin de rester concentrée un poème du XVIIe siècle de l'Anglais George Herbert intitulé Love. Elle expliquera avoir fait à cette occasion l'expérience d'une rencontre personnelle avec Dieu, caractéristique de l'expérience mystique.
Au moment du Front populaire, elle écrit La vie et la grève des ouvriers métallos, et s'engage en août 1936 dans les rangs des anarcho-syndicalistes espagnols. Sa santé est de plus en plus fragile. Elle abandonne en 1939 la cause pacifiste et écrit ses Réflexions sur les origines de l'hitlérisme et L'Iliade ou le Poème de la force. Lorsque, après la victoire allemande de 1940, Paris est déclaré "ville ouverte" en juin, la famille Weil s'installe à Marseille.
Elle écrit alors à Xavier Vallat, commissaire aux questions juives, pour protester contre le "Statut des juifs". Elle rédige en 1942 ses textes majeurs : Réflexions sur le bon usage des études scolaires en vue de l'amour de Dieu, Formes de l'amour implicite de Dieu, L'amour de Dieu et le malheur, Intuitions préchrétiennes, ainsi que Pensées sans ordre sur l'amour de Dieu et Réflexions sans ordre concernant l'amour de Dieu.
Elle rejoint la France libre à Londres et rédige L'Enracinement, qui restera inachevé. Se nourrissant mal, exténuée, souffrant de tuberculose, elle meurt le 24 août 1943 d'une défaillance cardiaque, à l'âge de trente-quatre ans.