En cours de chargement...
Par-delà leur très grande hétérogénéité, les sociétés insulaires de l'aire indianocéanique ont tout de même pour caractéristiques communes d'être des sociétés postcoloniales, composées de personnes originaires de différentes régions du monde (Europe, Afrique, Inde et Chine particulièrement), porteuses à divers degrés de spécificités qui coexistent dans un espace social marqué par l'occidentalisation (via la colonisation principalement mais pas de manière exclusive).
De ce fait, elles constituent un laboratoire d'observation privilégié pour la compréhension des représentations, discours et pratiques d'une population hétérogène aux prises avec des modèles qu'elles cherchent ailleurs (ou qui lui viennent d'ailleurs) et qu'elles reformulent dans un contexte local. La dialectique entre faits multiculturels et politiques multiculturalistes est particulièrement complexe dans les sociétés insulaires de l'aire indianocéanique où les références et (re)définitions identitaires sont multiples et mouvantes.
Cet ouvrage, propose, à partir de cas détaillés (Maurice, Madagascar, Sri Lanka et Singapour), une lecture des reformulations historiques et des processus de patrimonialisation, la constitution d'un patrimoine agissant tantôt comme un élément concourant à l'ethnicisation des rapports sociaux, tantôt à une sorte de «réconciliation nationale». Les auteurs, géographes, anglicistes, anthropologues et ethnologues montreront que les préoccupations intellectuelles des acteurs de la patrimonialisation ne sont pas nécessairement celles de la population générale et viseront à déconstruire les éléments de rationalisation et de légitimation en référence aux notions fourre-tout de «tradition» et d'«identité» liée à cette politique de patrimonialisation - la préoccupation identitaire s'inscrivant dans le contexte de la globalisation des cultures et du pluralisme culturel, géré plus ou moins différemment par les sociétés insulaires de l'aire indianocéanique.