Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Sur une plage au crépuscule, des adolescents écoutent l'un d'entre eux raconter une histoire. Belle histoire ? Un crime. Désertas est un îlot pénitentiaire,...
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Sur une plage au crépuscule, des adolescents écoutent l'un d'entre eux raconter une histoire. Belle histoire ? Un crime. Désertas est un îlot pénitentiaire, nul ne sait où. Pierre vient d'arriver. Soumis à la loi des jeunes criminels, il doit avouer. Il raconte les riches heures où ses parents s'aimaient, où son père, un embobineur, croyait tirer les ficelles et répartir les rôles, où les secrets restaient secrets. Jusqu'au soir où sa mère disparaît. J'allais avoir six ans, les Delfonics tournaient, le vent secouait les rideaux, la nuit menaçait de tout emporter, je me réveillais dans un livre habité par des bûcherons réduits à manger leurs enfants, un rêve où mon père se profile à la manière d'un voleur, arrivant chez lui débraillé, pâle, sa veste noire parsemée de flocons ; il referme à clé, il va boire à l'évier avec le bruit d'un animal en train de mourir, pendant que moi je vois ses mocassins enneigés et son pantalon trempé. De nous deux lequel est le plus effrayé quand nos regards se croisent ? A dire ce qu'il n'a jamais dit, à revivre ce que la veille encore il voulait oublier, Pierre entre pour la première fois en lui-même, il ose affronter son père et se résout à lui ressembler.
Romancier, Yann Queffélec a publié, entre autres, " Le Charme noir " (1983), " Les Noces barbares " (1985), couronnées par le prix Goncourt, et " Disparue dans la nuit " (1994).