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L'anthropologie de la nature ne concerne plus seulement des
groupes sociaux localisés et présumés homogènes. Elle
s'intéresse aussi aux réseaux, aux ramifications complexes et
aux échanges globalisés que révèle Internet. Pour étudier les
représentations que les humains se font de leur environnement
et rediscuter la distinction entre nature et culture, il est
désormais nécessaire d'articuler expériences de terrain et
enquêtes sur le Net.
Tout en mobilisant des données collectées
au cours de plusieurs séjours en Afrique, les auteurs de cet
ouvrage reconsidèrent les techniques d'investigation
ethnographique en anthropologie de la nature. Les imaginaires
de la sauvagerie dans le rap gabonais (Alice Aterianus) ou
dans la pratique du safari (Maxime Michaud) mobilisent des
images qui circulent à la fois dans les discours locaux et sur
Internet.
Les blogs de voyages rendent compte des illusions
provoquées par les visites des zoos d'Afrique de l'Ouest
(Julien Bondaz). Le classement au patrimoine mondial de
l'UNESCO des ruines de Loropéni, au Burkina Faso, témoigne
de la variété des représentations de la nature lorsque l'on passe
du site classé aux sites en ligne (Bertrand Royer). L'étude de
l'exploitation forestière au Gabon (Etienne Bourel) ou de
l'exploration minière au Burkina Faso (Quentin Mégret) met
en évidence les différents niveaux d'analyse des processus de
globalisation, de l'observation des pratiques locales des
entreprises à l'analyse des images et des discours qu'elles
diffusent sur Internet.
En décrivant la variété des relations aux
végétaux, aux animaux, aux paysages ou aux matières
premières, les contributeurs présentent une Afrique moderne,
observable sur le terrain et donnée à voir sur la Toile.
Métaphorisée, fantasmée, patrimonialisée, consommée,
instrumentalisée ou quantifiée, la nature apparaît comme un
objet d'étude particulièrement fécond pour interroger les
branchements entre mondes réels et mondes virtuels.