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Voilà trois histoires qui se contaminent en ayant pour dessein de n'en dire qu'une. Cette histoire, c'est celle d'une Trinité constituée par Andrée, Robert et le fils.Ce fils raconte, de sa propre naissance à la mort de sa mère, la fabrication d'une espèce de famille qui tient bon en dépit des éclats, des égarements, des déroutes, grandioses. En dépit aussi des croyances et des visions d'Andrée. Car c'est elle, femme-volcan éprise de liberté, être tout en fureurs, qui trace la destinée commune.
Le fils l'a vue en fuite, emportée par des amours imaginaires, puis, toujours, l'a vue revenir. Il l'a vue guérisseuse, médium, inspirée, mais aussi chanteuse de variétés, femme moderne et femme de tête, missionnée, insurrectionnelle et toujours entendue. Il l'a vue aimée par Robert, cet homme-rocher dont l'existence semée de deuils en fait pourtant la cheville ouvrière de cette étrange association familiale.
Le fils n'a pas vu la chute finale, il aurait pu la prédire et entendre cette ritournelle, ce « Salut la compagnie ! » dont Andrée usait comme d'une menace, cette fois-ci bien réelle.Hanté par le sentiment de la tragédie imminente, Mother déploie, au présent et en trois axes, une trajectoire clanique autant que familiale toujours imprévisible, en livrant un portrait de la folie qui donne à l'écriture toute son énergie et sa nécessité, et dont souvent on s'arrache par la tendresse et un rire salvateur.
Une belle découverte
Mother est un livre dur et tendre à la fois.
Plongé au cœur d’une famille, le lecteur se retrouve face aux folies, aux doutes, aux peurs d’Andrée, chef de clan, qui dirige Robert et son fils tel un tyran, au gré de ses envies et de ses lubies.
Heureusement, le fils et Robert, le beau-père sont assez complices pour supporter ces situations parfois abracadabrantesques.
Le roman est découpé en plusieurs parties, dans lesquelles nous suivons les envies, les lubies, les folies d’Andrée et partageons la lassitude de Robert et l’impuissance du fils.
Que ce soit pour ses coups de folie, ses envies de rupture ou ses obsessions alimentaires, Andrée est une fanatique! Elle décide d’imposer le végétalisme à sa famille, puis fait partie d’une pseudo-secte et enfin se veut guérisseuse ! Certains passages sont oppressants d’autres vraiment hilarants! Nous rencontrons les amis d’Andrée, tous plus déjantés les uns que les autres : Christiane la danseuse de flamenco, Dominique le naturiste, Louis l’hémiplégique...
Ce roman est vraiment une réussite et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce clan à trois, soudés malgré les difficultés à vivre avec les angoisses et lubies de cette femme tyrannique et castratrice, touchante par ailleurs.
Le récit se fait à la troisième personne et l’écriture est remarquable, tant au niveau du choix du vocabulaire, que par la syntaxe.
Un roman que je vous conseille !