Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Si le mémorialiste de l'Ancien Régime, en rapportant ce qu'il a vu personnellement, continue un discours autorisé et " public " qui repose sur des...
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Si le mémorialiste de l'Ancien Régime, en rapportant ce qu'il a vu personnellement, continue un discours autorisé et " public " qui repose sur des usages et valeurs d'un monde encore largement perçu comme statique, il y a virtuellement, pour l'autobiographe moderne, autant de mondes qu'il y a de " moi privés " qui les disent et qui semblent ne pouvoir s'affirmer qu'en s'opposant aux diktats de la société. Or, c'est le mémorialiste d'Ancien Régime qui écrit pour ses intimes ou pour un cercle restreint de semblables, tandis que l'autobiographe Rousseau s'adresse d'emblée aux lecteurs de tous les états et à la postérité tout entière. Ce paradoxe est au centre de l'interrogation de ce volume qui tente de mettre en évidence, au fil des siècles et à des époques où les césures historiques et les ruptures idéologiques favorisent la redéfinition des quêtes identitaires collectives et personnelles, les multiples possibilités d'agencement et les frontières plus ou moins marquées entre " moi public " et " moi privé ".