" Son trait le plus attachant ? Pour certains, c'est son intelligence. Pour d'autres, sa ténacité. Pour moi, c'est sa fidélité en amitié. Ses intimes me l'ont assez répété : chez lui, l'amitié prime tout ; elle seule compte. Il n'abandonne jamais un ami, même quand celui-ci se trompe. "
Ainsi Élie Wiesel résume-t-il François Mitterrand, dont il fut l'ami, avant de devoir prendre ses distances en raison de la " fidélité " énigmatique qui liait le président à l'ancien secrétaire général de la police de Vichy, René Bousquet.
A travers ses amitiés, qui l'ont entraîné d'un bout à l'autre de l'échiquier politique français, François Mitterrand apparaît en effet comme un homme dont les sympathies échappaient au carcan des idées.
Au terme d'une enquête présentant nombre de témoignages inédits, Stéphane Trano remonte le cours d'un destin paradoxal. Dans l'univers mitterrandien, fait de strates, de cercles et de réseaux, des personnages surgissent au fil du temps, souvent inattendus, qui apportent leur lot de révélations sur celui qu'ils ont aimé ou combattu.
Après tant d'années d'" affaires " et de polémiques, Roland Dumas, Henri Emmanuelli, André Rousselet, Pierre Bergé, Jean Védrine et d'autres rompent aujourd'hui le silence. Sans complaisance, ils reviennent sur la relation de François Mitterrand avec René Bousquet, sur le parcours de Roger-Patrice Pelat, dit le " vice-président ", sur le suicide de François de Grossouvre ou sur les derniers jours du président, qu'évoque ici pour la première fois Mazarine Pingeot, la fille de François Mitterrand, dans un entretien reproduit in extenso en fin d'ouvrage.