Biographie de Paul-Antoine Pichard
C'est dans la tradition de la photographie humaniste et engagée que l'on retrouve Paul-Antoine Pichard. Né en 1970, il grandit avec des images de guerres, de famines plein la tête. Viêt-Nam, Cambodge, Afghanistan, Tchad, Ethiopie, Liban... Des images de torture découpées dans " Chronique ", le mensuel d'Amnesty International, le Chili, l'Argentine, les années sombres. A douze ans, il n'a plus de doute, " je serai photographe... photographe engagé ", lui qui considère la photographie comme " la médecine de la conscience ". Après avoir étudié les arts décoratifs à Paris, c'est en 1994 qu'il se tourne définitivement vers la photographie. Il présente son travail à Gotskin Sipahioglu, personnage mythique, fondateur de l'agence Sipa Press qui lui propose de partir à Kétama, dans le Rif marocain, au coeur de la première région productrice de haschisch au monde. Une révélation. Il y fera ses classes, apprendra à se faire accepter, se fondre, à jongler avec les autorités, les trafiquants. L'aventure absolue, l'étrange impression d'être vivant. Alors la photographie devient un alibi. Vivre mille vies. Il parcourra le monde porté par le vent, on le retrouvera dans les Balkans, en Asie ou en Afrique. C'est à Dakar, en 1997, qu'il découvre l'univers effroyable des décharges, point de départ d'un long projet qu'il intitulera " Mines d'Ordures ". " La rencontre avec les recycleurs a été l'expérience humaine la plus forte de ma vie, la plus éprouvante aussi ".