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L'oeuvre de Michel Villey, disparu en 1988, vise à retrouver la spécificité de droit dans le "droit naturel classique", pensé par Aristote ou saint Thomas, et mis en oeuvre par le droit romain. Ce qui engage une critique radicale du positivisme juridique ou de la doctrine des droits subjectifs, dont l'histoire de la philosophie nous indiquerait l'origine au XIVe siècle chez Guillaume d'Occam. Cette perspective à la fois historique et philosophique constitue l'une des orientations les plus riches et les plus stimulantes de la compréhension du droit.
Elle est ici exposée et discutée, de manière parfois critique, mais toujours dans un souci d'attention à l'oeuvre qui joue le rôle d'interlocuteur, par des auteurs d'options philosophiques, et d'origines extrêmement diverses. Est-il possible de saisir un concept de droit subjectif prénominaliste ? La fondation philosophique doit-elle toujours précéder la technique juridique ? Aristote, aussi bien que saint Thomas, expriment-ils fidèlement l'esprit du droit romain ? Le positivisme juridique ne trouve-t-il d'alternative que dans un droit objectif, et non dans la notion de personne ? Le positivisme juridique, quant à lui, ne peut-il se prolonger par une critique radicale de la notion de droit naturel ? Et le jusnaturalisme villeyen, pour sa part, est-il radicalement séparé du positivisme comtien ? Enfin, et plus spécialement, comment l'oeuvre de Villey a-t-elle été reçue, appréciée et discutée dans les pays anglo-saxons, au Québec, en Argentine, au Portugal, en Belgique, et en Grèce ? C'est à ces questions, que ce recueil ente de répondre, pour tenter de penser par Villey, au-delà de Villey.