"Je ne suis rien, tout au plus un crayon entre les mains de Dieu", avait-elle coutume de dire. C'est en 1979 que le visage, la silhouette de cette religieuse sont devenus familiers à des millions de personnes. "Mère Teresa de Calcutta" recevait, à Oslo, le prix Nobel de la paix. Et refusait le banquet organisé en son honneur. Agnès Bojaxhiu, de son véritable nom, a pris fait et cause pour l'Inde dès 1928. Agée de 18 ans, elle quitte l'Albanie et rejoint le noviciat de Darjeeling. Mais c'est en 1946 qu'elle fait le vœu de ne servir que les plus pauvres des pauvres, de partager leurs souffrances. Jusqu'à sa disparition, le 5 septembre 1997, elle est restée fidèle à sa mission, ne cessant jamais de rappeler la société à ses devoirs envers les exclus, qu'ils soient atteints de la lèpre ou du sida. En près de soixante ans, sa foi, sa force de conviction ont accompli des miracles. La congrégation des Missionnaires de la Charité, qu'elle avait fondée en 1950, compte aujourd'hui 4 000 membres, dans 600 institutions réparties dans près de 120 pays. En retraçant le parcours de "la femme la plus puissante du monde", Navin Chawla rappelle le combat qu'elle dut mener contre la hiérarchie religieuse pour fonder son ordre, et montre ce que sa philosophie doit à celle de Gandhi. Fruit de nombreuses conversations avec Mère Teresa, s'appuyant sur des documents et des témoignages inédits, cette biographie est celle du courage, de la foi et de l'amour.