Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Publié en 1870, soit l'année même de la mort de Dickens (l'ami, le rival, le censeur), Mari et Femme marque un tournant capital dans l'œuvre de Collins,...
Lire la suite
Publié en 1870, soit l'année même de la mort de Dickens (l'ami, le rival, le censeur), Mari et Femme marque un tournant capital dans l'œuvre de Collins, qui se décide ici pour la première fois à en découdre ouvertement avec la société bien-pensante de son temps. Un homme de bonne famille se débarrasse sans effusion de sang de son épouse devenue encombrante, pour épouser une riche héritière,
condamnant par le fait la délaissée à la pire forme de " mort sociale ". Mais les femmes chez Collins, même réduites au pire, possèdent des réserves insoupçonnées de courage, de révolte et de clairvoyance, et la suite de l'histoire les montrera fièrement à l'œuvre, tandis que les porteurs de barbe - faisons confiance à l'auteur - en prendront pour leur grade malgré leurs rodomontades musculaires (formidable dénonciation de l'esprit " sportif ", épinglé par Collins comme une forme sournoisement détournée de la violence phallocratique). Qu'on se rassure, ce roman " féministe " avant la lettre et qui manqua de faire s'étrangler les tartuffes de l'époque n'est pas le moins du monde un roman à idées, encore moins un roman idéologique ; rien qu'une simple histoire à vous empêcher durablement de dormir - et à vous vacciner, non moins durablement, contre la tentation, vieille comme la société civilisée, du politically-socially-morally correct.