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"- Je ne critique pas tout dans votre ouvrage, mon cher Flaubert. L'histoire est bonne et tous les ingrédients sont là. Pourtant, la sauce ne prend pas. C'ets la forme qui ne colle pas. Le message ne passe plus. - Mais mes descriptions ?, protesta Flaubert. - Justement ! Tout le monde les saute, vos descriptions. Vous passez à côté d'occasions formidables ! Vous ne parvenez même pas à caser un spot.
- Un spot ? - Oui, vous déstabilisez vos lecteurs. Vous les privez de leur environnement socio-affectif. Comment voulez-vous être concurrentiel face à Sabatier, à Santa Barbara, à Supercopter ou à JR ? Tenez, votre Emma, quand elle meurt, ça n'en finit pas. Le public ne peut plus gober ça. Voulez-vous que je vous dise ? Quand elle meurt, madame Bovary, le lecteur, lui, zappe ! - Il zappe ? - Oui, il zappe d'une chaîne de télévision à l'autre, d'une femme à l'autre, d'un livre à l'autre et ça, monsieur Flaubert, c'est mauvais pour Audimat".
Confronté au monde impitoyable du P. A. F. , de la publicité, de la sponsorisation et de la privatisation, Gustave Flaubert se voit prier par son éditeur de revoir sa copie. Ce "remake" de Madame Bovary version 88, entre délire et prouesse littéraire, provoque un immense éclat de rire, mais il pose également un débat de fond sur notre société. Les bouleversements les plus fous auxquels on assiste à la télévision vont modifier en profondeur nos comportements, notre culture, notre langage, notre économie et même nos moeurs.
Un roman, un essai, un pamphlet d'où Madame Bovary ne ressort pas intacte.