Un homme disparaît. De son histoire, il ne reste que cent cinquante-huit lettres éparpillées dans une ruelle enneigée, traces écrites que l'eau et la gadoue menacent d'effacer définitivement. Une femme les découvre en baladant son chien et s'en empare, avec l'impression de voler à un inconnu son passé. Cette femme s'appelle Anna Potocki. L'homme des lettres, Nabil Suleiman. Peu à peu la vie d'Anna bascule avec la découverte des lettres de Nabil. Rien de vraiment perceptible au début. Elle continue à retrouver tous les jours ses compagnons de promenade au bord de la rivière, s'occuper de son fils, de son amant et de son ex-mari, s'engueuler avec son voisin maniaque qui ne supporte pas son chien, à surveiller les frasques de sa voisine neurasthénique. Mais peu à peu son esprit se lézarde. Qu'est-il arrivé à Nabil Suleiman ? La question l'obsède, l'envahit. Irrésistiblement, elle se lance à la recherche d'une impossible vérité. Réalité et fiction se confondent. L'homme qu'elle aurait pu, qu'elle aurait dû, qu'elle aurait voulu aimer comme son double lui échappe alors même qu'elle croit le retrouver. A moins que cette disparition ne soit la sienne.