En cours de chargement...
" Une femme de longtemps assombrie " : c'est sans doute d'elle-même dont parle Gertrud Kolmar dans l'un de ses poèmes. Plus qu'une plainte pourtant, c'est un constat. A l'intérieur de l'assombrissement, recueillit une luminosité et vivre en elle en l'irradiant : tel est le tout de force que réussira Gertrud Kolmar. Les lettres qu'elle écrit à sa sœur, réfugiée en Suisse, depuis le Berlin nazi où, juive, elle vivra jusqu'à sa
déportation en février 1943 constituent le témoignage
bouleversant de cette extraordinaire endurance.
Sa résistance passive et solitaire se mue ainsi en une sorte de sainteté laïque et sans pathos, qui transfigure tout ce qu'elle touche.