Les récits de conjuration sous Louis XIV

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Bruno Tribout - Les récits de conjuration sous Louis XIV.
"Il y a de la révolte à s'imaginer que l'on se puisse révolter": les mots que Retz place dans la bouche d'Anne d'Autriche à la veille de la Fronde... Lire la suite
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Résumé

"Il y a de la révolte à s'imaginer que l'on se puisse révolter": les mots que Retz place dans la bouche d'Anne d'Autriche à la veille de la Fronde illustrent l'interdit que l'absolutisme naissant fait peser non seulement sur toute révolte, mais sur toute représentation de la révolte. Les contemporains de Louis XIV, pourtant, n'ont pas manqué de pratiquer à l'envi cabales, complots et conspirations ; et ces réalités du Grand Siècle trouvèrent amplement à s'insérer dans le domaine des belles lettres.
Or, si les historiens ont souvent scruté ce type d'événements, les historiens de la littérature se sont relativement peu intéressés au pendant esthétique de ce qui fut, selon Yves-Marie Bercé, un "âge d'or" des conjurations. À la suite de Jean Lafond qui, le premier, a attiré l'attention sur la richesse de ce corpus, notre enquête voudrait contribuer à éclairer un pan de cette province négligée des belles lettres en prenant pour objet une série de textes narratifs en prose centrés sur une conjuration et publiés dans la seconde moitié du XVIIe siècle - au rang desquels figurent les chefs-d'oeuvre que sont La conjuration de Fiesque par Retz et La conjuration des Espagnols contre la République de Venise par Saint-Réal.
Certes, cet ensemble, qui regroupe à la fois des oeuvres de propagande, des histoires tragiques et des nouvelles galantes, ne saurait constituer, pas plus génériquement que politiquement, un tout homogène. Pourtant, ces textes reposent sur des principes esthétiques communs débouchant sur une leçon contraire à ce que l'on pouvait attendre d'oeuvres souvent présentées comme subversives : en jouant, mais pour la désamorcer, sur la hantise de la chute des empires, en faisant l'éloge, mais un éloge paradoxal, des conspirateurs, les textes étudiés se présentent en effet comme autant de leçons d'obéissance pour les sujets et d'arts de gouverner pour les princes, qui reflètent, dans le miroir inversé des conjurations, l'imaginaire d'un âge d'or sous le règne d'un grand roi.

Sommaire

  • CONJURATION ET RES LITERARIA A L'AGE CLASSIQUE : CONDITIONS ET PARADOXES D'UNE LITTERATURE DES CONJURATIONS
    • Les mots et les choses : nommer la conjuration, conjurer
    • Penser al conjuration : archéologie de l'euphémisation classique
    • Ecrire la conjuration : avatars d'un discours épidictique ambigu
  • LES RECITS DE CONJURATION SOUS LE REGNE DE LOUIS XIV : UNE REPONSE ESTHETIQUE AU PARADOXE POLITIQUE
    • Le corpus des récits de conjuration
    • Y a-t-il un genre du récit de conjuration ?
    • Y a-t-il une leçon des récits de conjuration ?
    • L'esthétique des récits de conjuration

Caractéristiques

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À propos de l'auteur

Biographie de Bruno Tribout

Bruno Tribout enseigne la littérature française à l'Université d'Ulster. Ses recherches portent, notamment, sur les rapports entre littérature et histoire au XVIIe siècle.

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