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C'est dans les municipalités de gauche que la stratégie d'union a été véritablement négociée, aménagée, transformée, et bien souvent réalisée par l'action coordonnée des élus locaux, des candidats et des militants du Parti socialiste et du Parti communiste français. Partant d'une analyse minutieuse des jeux unitaires et des relations de pouvoir mis en oeuvre par les stratégies municipales des deux partis, à la veille des élections de 1971 et de 1977, l'auteur s'efforce d'en répertorier les variations et d'en relever les structures fondamentales.
Faisant appel aux méthodes de la sociologie des organisations, il contribue à remettre en cause un certain nombre de présupposés et de généralisations théoriques dérivés, entre autres, de la tradition wébérienne. Qu'il soit socialiste ou communiste, l'élu local accepte rarement de jouer le rôle d'un simple agent d'exécution. Il dispose, en fait, de suffisamment de pouvoir pour assouplir ou même violer impunément la ligne de son parti.
Cependant, le comportement peu orthodoxe de l'élu n'est pas un acte de rébellion : il résulte d'une négociation complexe entre une périphérie qui cherche à affirmer son autonomie et un centre qui accepte d'aménager sa ligne, pour peu que ses enjeux fondamentaux soient respectés.