Maxime sentit une onde délicieuse l'envahir et lui fouetter les reins. C'était le moment qu'il préférait, finalement : celui de la sélection de la marchandise, en l'occurrence quatre Tchétchènés raptées dans les caves des mines de Grozny et qui le regardaient tremblantes, tétanisées par la peur. Il s'approcha et les examina attentivement, soupesant les seins de l'une, vérifiant la dentition de l'autre, palpant les cuisses de la troisième, pinçant les hanches de la quatrième. Exactement comme l'aurait fait un maquignon professionnel avant d'acheter une jument. - Elle a l'air saine, celle-là, marmonna-t-il avec une moue de satisfaction, en s'attardant sur la dernière d'entre elles. Je suis sûr que mon petit traitement va en faire une bonne gretchen, peut-être même, en forçant un peu la dose, une superbe walkyrie ! Bon, allez, assez perdu de temps ; celles-là : non, ces deux-là : oui. Pas plus que ses compatriotes, Anja, une des "recalées", ne comprenait un mot de français. Pourtant un frisson de terreur la secoua lorsque Maxime la repoussa avec Prascovia, l'autre refusée, sur sa gauche. Autrement dit, du côté du malheur...