Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Roman fortement descriptif, Los pasos perdidos ne cesse d'attirer l'attend les lieux urbains et sylvestres qu'il propose à la capacité de représentation...
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Roman fortement descriptif, Los pasos perdidos ne cesse d'attirer l'attend les lieux urbains et sylvestres qu'il propose à la capacité de représentation visuelle de son lecteur. Cette étude met en valeur le caractère multiple de la spatialité romanesque, que l'insistance sur l'espace représenté risque d'occulter. Bien d'autres espaces sont ici interrogés dans leurs rapports à ce qui émerge du dispositif descriptif. Depuis l'espace du signifiant auditif et graphique jusqu'à celui où eut lieu l'acte d'écriture ayant engendré le texte. En passant par l'espace vocal, dont, dans tout roman, l'épaisseur est produite par la voix et la parole des êtres d'encre et de papier qui peuplent l'univers de la fiction. Ce parcours permet de dégager la spécificité de l'écriture du troisième roman d'Alejo Carpentier par rapport à sa production romanesque précédente et à celle de ses contemporains hispano-américains. Tributaires de sa poétique du " réel-merveilleux ", les techniques que Carpentier met en œuvre en 1953 pour introduire la parole des personnages dans le texte supposent une conception de l'écriture radicalement différente de celle que partageaient les grands romanciers de son époque, de Juan Rulfo à Julio Cortazar. Son refus de construire un véritable espace vocal a des effets sur l'ensemble de l'architecture de Los pasos perdidos, y compris de grandes inflexions de son histoire. C'est ce qu'illustre la parabole qui s'y dessine en filigrane, dans laquelle on reconnaît le récit détourné de l'acte d'écrié de ce roman.