Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Attestant notre humanité, signant notre identité, s'usant, se ridant, notre visage anticipe notre propre mort. Témoins Narcisse et Dionysos qui succombent...
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Attestant notre humanité, signant notre identité, s'usant, se ridant, notre visage anticipe notre propre mort. Témoins Narcisse et Dionysos qui succombent au pouvoir maléfique de leur reflet dans le miroir, la tête de la Gorgone ne devenant inoffensive que grâce à la ruse d'Athéna qui invente l'image. Distanciant le sujet de son double, la peinture réédite cette ruse, la fonction du portrait étant de compenser l'absence de l'aimé. Éloquent, le visage laisse transparaître les passions de l'âme, d'où l'idée de le dévisager à des fins policières, voire de le réduire à un " type " au service de l'idéologie raciste. La définition que propose Emmanuel Levinas du visage présuppose paradoxalement d'en gommer les traits, le mode privilégié de la rencontre avec autrui n'étant pas la vision, mais l'écoute de sa parole, le visage signifiant l'infini. La perception constituant en objet le tout autre, le réduisant, l'esthétique doit donc être dépassée vers l'éthique. Ce discrédit de la représentation englobe les pionniers de l'abstraction qui s'interdirent pourtant la représentation au nom du " spirituel dans l'art ". Le philosophe ne consentant que deux exceptions, en faveur du peintre Jean-Michel Atlan et du sculpteur Sacha Sosno, nous imaginons alors un reculez-vous manqué entre Emmanuel Levinas et le peintre expressionniste juif américain Barnett Newman qui, se pliant au " commandement suprême " du monothéisme, s'assigna pour tâche de " peindre l'impossible ", de présenter négativement l'infini, revendiquant la signifiance par-delà toute forme identifiable.
Sommaire
MEMENTO MORI
Le visage, signe de l'humanité
" Beauté, mon beau souci "
L'invention de l'image
Narcisse ou la connaissance de soi
Le mythe de Narcisse à la lumière de la psychanalyse
Le miroir de Dionysos
La Gorgone ou l'invention de l'image
L'interprétation freudienne du mythe de Méduse
LE NOM DU VISAGE
Homo Pictor
Le portrait, mémoire de visage
Les portraits de Fayoum
La fortune du portrait
Le portrait, le miroir de l'âme
Les arguments à l'appui de la critique du portrait
Du portrait d'artiste à l'autoportrait
DEVISAGER : LE VISAGE, CHIFFRE DE L'AME
Surveiller
Augurer
Tâter le crâne
Enfermer
Traquer
Le " portrait physionomique de l'époque "
La science du visage au service du racisme
LE NOUVEAU VISAGE DE L'ART : DU VISIBLE A L'INVISIBLE
A représentation interdite : Wassily Kandinsky, Piet Mondrian
Le " visage d'un carré " : Kazimir Malevitch
SOUS LE VISAGE
Le volte-face
Les icônes de Jawlensky
Le " geste brutal " de Francis Bacon
Peintres d'après la Shoah
Zoran Music
Miklos Bokor
SEULE LA RENCONTRE AVEC AUTRUI A POUR NOM VISAGE
La critique de l'esthétique par Emmanuel Levinas
L'image comme doublure du réel
L 'image nous possède
L'ignorance du peintre
L'irresponsabilité de l'image
" Homo pictor ", un nouveau dieu ?
L'inhumanité de l'image
L'écoute de l'œil, le voir des voix
L'image comme idole
Les exceptions consenties par Emmanuel Levinas
Jean-Michel Atlan, le " chaman de la peinture aujourd'hui "
Docteur en Philosophie, Sylvie Courtine-Denamy (Centre d'histoire moderne et contemporaine des Juifs, E.P.H.E.), spécialiste d'Hannah Arendt, a reçu le Prix Alberto Benveniste pour son récit La Maison de Jacob.