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La politique musicale de la Tunisie, depuis l'indépendance en 1956 jusqu'à 2014, présente une image contrastée entre le capital humain et culturel dont elle dispose en théorie, la volonté annoncée dans le discours politique, et la situation de son fonctionnement réel ou "mécanique institutionnelle et légale". Cette mécanique est en rupture totale avec la réalité du terrain et l'évolution internationale de la condition de l'artiste, ce qui conduit à la précarité du statut professionnel du musicien.
De toute évidence, l'adoption de la deuxième Constitution de la République tunisienne du 27 janvier 2014 par l'Assemblée nationale constituante (ANC) offre un environnement constitutionnel assez favorable à l'évolution de la politique culturelle et artistique, puisque l'Etat se porte garant des libertés d'opinion, de pensée, d'expression, d'information et de publication (article 31), de la propriété intellectuelle (article 41), ainsi que du droit à la culture, la liberté de création et la diversité artistique (article 42).
Ces conditions sont certes nécessaires, mais elles sont insuffisantes pour changer les pratiques et les mentalités. La refonte de la politique culturelle et artistique en Tunisie passe par un processus de sensibilisation et d'adhésion générales, ainsi que d'adaptation avec les multiples défis et transformations du réel dans l'espace et dans le temps. Dans cette perspective, une politique culturelle pragmatique et mobilisatrice de tous les courants et acteurs sociaux, basée sur une stratégie culturelle participative et solidaire, est inévitable pour "déprogrammer" les anciens réflexes du tout-Etat culturel.
Elle s'appuie sur un modèle culturel d'Etat régulateur et la reconfiguration du logiciel de gouvernance de la culture et des arts.