Daniele Del Giudice, écrivain italien, connaît le succès dès son premier roman, Le Stade de Wimbledon, publié en 1983. Le roman est centré sur la personne de Roberto Bazlen. Un jeune homme fait une enquête sur cet intellectuel triestin des années 1950 qui est mort il y a quelque temps et qui a la particularité de n'avoir rien publié de son vivant. Du véritable Roberto Bazlen ne se dressera pas un portrait très éclairant bien que le narrateur interroge minutieusement ses proches encore vivants. Le narrateur reste lui-même très silencieux au cours des entretiens, dans l'attente d'une révélation sur la cause de ce renoncement à l'écriture. Recherche indécise, temps suspendu, récit plein de blancs et de points de suspension, aussi imparfait que la mémoire, qui envoûte par ses silences et sa lenteur. De Trieste, l'enquêteur est conduit par sa recherche à Londres, à Wimbledon dont le stade vide va jouer le rôle de révélateur. Roman court, méditatif, dense, où il ne se passe rien d'autre que des petites aventures de hasard avec ce narrateur qui erre à la recherche des traces d'un homme qui n'a rien écrit... Roman symbolique, singulier, plein de charme et d'intelligence qui m’a fascinée.