Le Pion est véritablement une histoires de pions, ces hommes et ces femmes qui partent aux premières lignes, volontairement ou poussés par des forces qui les dépassent. De leur propre chef ou sortis de la tête des grands chefs, chair à canon sacrifiée par des enjeux idéologiques et géopolitiques, leurs mouvements se font dans les remuements de l'histoire.
Une lecture vive, foisonnante, intelligente, impliquée dans le concert de voix des mouvements sociaux, des luttes populaires, des fièvres de la guerre, des combats collectifs. On se laisse étourdir à tour de pages tant la construction
est éblouissante. C'est un bal, que dis-je : un gala !, où se croisent pêle-mêle Franco et ses phalangistes, des républicains révolutionnaires, des McCartistes et des communistes, des grands maîtres d'échec et des petits maîtres imbus de leur pouvoir. On y croise dans les corridors parallèles Tom Hayden et Montalban, Malcolm X et Luther King, Kroutchev et Kennedy.
Magistralement orchestré. Mythologique, métaphorique, la vie et la mort de Pomar et Fischer. Fischer vs Pomar : une partie d'échecs, et le récit déroule ses circonvolutions. 64 cases. 77 mouvements. Mille histoires. Un des grands livres de cette rentrée à venir.
Un pion est un pion est un pion ?
Radiographie de notre monde et de ses impasses, ce roman est un coup de génie ! Fascinant, kaléidoscopique – et inédit sur le plan de la forme : lectrices, lecteurs, on est sur l'échiquier, on suit une partie dont l'issue nous concerne toutes et tous.
Point de départ, centre, moteur du récit : le face à face de deux maîtres des échecs, Stockholm, 1962. Des pions rêvant d'être dame…
Contexte politique : la Guerre froide à son apogée.
Mouvement des pièces : des portraits croisés de « pions » (des perdants) de l'Histoire (américains, espagnols, russes, et bien d'autres), tous aussi touchants que mélancoliques.
Public : toutes celles et ceux qui aiment l'Histoire, les histoires – et la grande littérature.