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Si le grand public connaît quelque peu le Parnasse français, mouvement littéraire de Heredia et de Leconte de Lisle, la plupart ignorent l'existence du Parnasse breton. Créé en 1889 par l'écrivain et poète Louis Tiercelin et le musicien Joseph-Guy Ropartz, son premier objectif est de fédérer les intellectuels de Bretagne, toutes tendances confondues, dans le seul but de sauvegarder son identité et, plus largement, celle de la France.
«Je ne sais si vous trouverez dans le Parnasse le parfum breton, mais vous y trouverez de beaux vers et quelques vrais poètes.», écrivait Victor Basch. Aux poètes qu'évoque l'universitaire, lui-même parnassien breton, il faut ajouter d'illustres collecteurs, Luzel, Le Braz..., des historiens et linguistes de renom, La Borderie, Loth..., mais aussi des dramaturges, à l'image de Tiercelin lui-même, dont les pièces sont jouées dans le monde entier.
Mais c'est aussi ailleurs qu'il faut chercher l'intérêt de ce Parnasse. Créé cent ans après la Révolution, il en est d'abord un bilan critique. Quel crédit peut-on accorder au centralisme de la capitale, qui amoindrit le pouvoir des provinces ? Loin de tout folklorisme, ce mouvement à l'apparence littéraire se compose d'intellectuels qui s'attachent à définir une politique prônant un fédéralisme avant l'heure.
Ils ont compris que, pour ce faire, la production intellectuelle est une étape nécessaire avant la création d'institutions. Le Parnasse breton s'avère être une phase primordiale dans la conceptualisation de l'identité d'un peuple. A l'heure de l'Europe des régions et du mondialisme, le modèle de ce mouvement trouve une place de prédilection dans la réflexion qui y est associée, réflexion que propose l'auteur dans la dernière partie de cet ouvrage.