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"Quand le directeur de l'hôtel, Amir, a ouvert la porte de la
chambre 172 le 7 janvier, il a trouvé mon père sur le sol, -
"endormi". Dans une enveloppe en papier kraft se trouve
l'argent qu'avait alors mon père sur lui, avec dessus le montant
inscrit au crayon : 11,42 $. Ce sont là les choses que possédait
mon père au dernier jour de sa vie. Pas de portefeuille. Pas de
photon. Pas d'adresse ale domicile." En écrivant sur son père,
Jon, héroïnomane impénitent, prématurément mort d'overdose
une nuit dans un motel d'Albuquerque, Eleni Sikelianos
s'attache à reconstituer le portrait, nécessairement lacunaire, de
celui qui, "trou noir" dans la galaxie familiale, inscrivit
l'absence et le manque au coeur de son existence.
Mais aussi
l'émerveillement, la différence, le désir d'art. Et l'ailleurs. Qui
tous enseignent qu'il faut maintes versions de l'histoire d'une
vie avant de prétendre la connaître, que l'intermittence est une
manière d'être au monde et qu'il faut essayer de très nombreux
mots avant d'être en mesure ale proférer et d'assumer celui
d'amour.
Hommage au père sur fonds de rock'n roll et coke
Le livre de Jon est un très bel hommage de l’auteur à son père.
Celui-ci a été souvent absent. Nous sommes dans l’Amérique des années 80-90. Son père est bohème et se drogue, boit et vivote de petits boulots.
Ce texte est un mélange de lettres, de poèmes, de photographies. Cet ensemble est surtout un bel hommage de sa fille à cet homme, absent ou qu’elle a croisé que quelque temps. Elle nous décrit aussi la vie américaine, que ce soit en ville, dans les milieux rock ou dans les campagnes. Son père a été employé dans des entreprises d’exploitation du bois, de belles pages sur la relation de son père et des arbres, il a aussi travaillé dans un zoo et ramené des animaux à la maison. Il a aussi tenté de monter un groupe de rock. Il était un grand lecteur, de belles pages sur ce père qui racontait de belles histoires à ces jeunes enfants ; Mais il avait aussi un côté sombre : l’alcool et la drogue l’a miné et détruit.
De belles pages avec des petits riens de souvenirs. Une page émouvant sur les biens qu’elle a récupéré quand le corps de son père a été retrouvé dans un motel.
Un livre très personnel mais aussi très universel, sur les relations enfants/parents.
A noter que la traduction est impeccable et elle est due à Claro. Cette traduction ne devait pas être simple car ce texte mêle des textes narratifs mais aussi des poèmes et l’on retrouve très bien l’esprit.