Devenu religion d'Etat au IVe siècle, le christianisme a exercé pendant un très long millénaire une domination culturelle établie sur la confusion entre sa mission dans la société - le Dieu de la Bible s'implique dans l'Histoire - et la gestion de celle-ci. Du long déclin de cette hégémonie idéologique et du vieillissement des institutions, faut-il conclure à la fin du christianisme ? Pour les auteurs de cet ouvrage, la disparition de la " chrétienté " ouvre au contraire un espace neuf au témoignage de l'Evangile. Par les paradoxes qu'il énonce, les choix qu'il opère, les défis qu'il relève, celui-ci n'a rien perdu de sa force provocatrice face aux contradictions du monde présent. Il appelle l'Eglise à retrouver, avec plus de souplesse, son caractère courageusement prophétique : être aujourd'hui un signe de Dieu. L'avenir du christianisme est très exactement décrit par le Christ quand il prononce les Béatitudes : elles sont toutes formulées au futur, sauf la première et la dernière, qui concernent les pauvres et ceux qui subissent persécutions. Ainsi le christianisme ne fait peut-être que commencer.