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La France, " pays de race blanche ". En quelques mots, Nadine Morano a rallumé la mèche raciale. La condamnation quasi unanime de ses propos masque mal la réalité : la notion de race est dans toutes les têtes. La question n'a donc pas fini de venir troubler notre vivre-ensemble. Au lieu d'enfouir la tête dans le sable, il faut prendre ce minotaure par les cornes. Propos d'Eric Zemmour, affaire " Exhibit B ", dixième anniversaire des émeutes de banlieue, condamnation de la France pour contrôles policiers au faciès, débat sur les statistiques ethniques, mouvement " Black lives matter " aux Etats-Unis, racisme anti-Blancs : l'occurrence raciale, explicite ou non, est permanente dans l'actualité.
Alors, faut-il supprimer le mot " race " de la Constitution ? Mille fois oui. Mais comment chasserons-nous de nos esprits ce spectre encombrant ? Pour sortir de la prison raciale, nous dit Stéphane Pocrain, il s'agit de tracer les contours d'un " antiracisme de la complexité " qui, partant du réel, défende un idéal politique égalitaire fondé sur le dépassement des contingences pigmentaires. Le ressourcement de l'idée républicaine demande que nous tenions enfin la race pour ce qu'elle est : une fiction du réel construite par des siècles de représentations.
Cette fiction a un sens, explique l'auteur : à nous d'en modifier le récit. Car il est urgent de repenser la question de l'identité et les politiques de l'égalité.