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Avant de sombrer dans l'aphonie de mon espoir étranglé par le tonnerre de leurs canons je veux crever le silence des peurs agrippées de toutes leurs forces au tapis de mon ventre aplati par la faim déchirer le voile noir de fumée et de poussière qui recouvre nos misères nos humeurs horribles La vérité crier la vérité pour trouer un chemin à tous ces enfants condamnés à mourir avant d'avoir vécu et déjà j'ai l'impression de parler d'outre-tombe car quel souvenir laissera sur la pierre de votre conscience ma prière solitaire Mais je sais que mon dernier avenir c'est la parole accrochée aux doigts de l'aurore dorée qui dégouline de mes rêves épouvantés [...] il faut que je parle avant qu'il ne soit trop noir.
Urgente et exigeante, la parole poétique déploie ici toute sa fantasmagorie en un surgissement fervent et agonistique pour réarticuler en un langage nouveau le Réel devenu intraduisible, et s'insurger contre le tragique amusant des temps présents. Dans cette tension jamais retombée, elle célèbre également les instances de féerie, les espaces insulaires, l'amour, la paix, le voyage vers l'altérité et la spécularité, la vie, pour les faire échapper aux prédations imaginaires, idéologiques et matérielles dont ils sont menacés aujourd'hui...