“Les Escales” est une maison d’édition qui s’est fait une spécialité de proposer d’excellentes traductions de romans anglo-saxons. A ce titre “La maison des hautes falaises” de Karen Viggers constitue l’archétype des oeuvres publiées par cet éditeur. Quatre cents pages serrées d’un récit qui scrute les profondeurs et les complexités du coeur humain. L’autrice australienne n’a pas son pareil pour immerger les protagonistes dans une nature sauvage et sublime qui constitue une toile de fond envoûtante. C’était déjà le cas avec son précédent roman “La
mémoire des embruns” qui fut une révélation. Karen Viggers n’est jamais très loin de l’écriture d’une Barbara Kingslover avec une petite touche australienne qui déporte légèrement l’aiguille de sa boussole stylistique.
Lex Handerson est écrivain et journaliste radio mais le malheur l’a frappé durement et son couple ne s’en est pas remis. Il décide de faire un break et se réfugie à Merrigan dans un petit village isolé sur la côte australienne, un endroit oublié du tourisme malgré sa position privilégiée. On s’y arrête pour faire le plein, acheter le journal ou prendre un café sur le chemin des plages plus au sud. Lex va découvrir progressivement les habitants, leurs habitudes et leurs secrets. Ses journées sont rythmées par le ressac de l’océan. Il est fasciné par la grâce des baleines qu’il aperçoit parfois passer au loin. Il découvre d’ailleurs que le village a un rapport particulier avec les cétacés qui ont fait partie de son histoire pour le meilleur et pour le pire.
La trajectoire de Lex va croiser celle de Calista, une jeune femme qui peint et roule dans un vieux combi Volkswagen orange. Elle aussi sort d’une période difficile et Lex va découvrir progressivement l’univers de cette artiste qui vit en dehors du village. Ils ne vont pas tarder à se rapprocher mais cette relation va rapidement les confronter à leur passé.
Karen Viggers nous propose avec “La maison des hautes falaises” un roman émouvant où deux êtres tentent de se reconstruire au coeur d’une nature sauvage et magnifique. Parfois la guérison doit passer par la beauté du monde et le pari de l’amour… Un roman plein d’humanité qui confirme le talent d’une écrivaine dont l’oeuvre se construit avec beaucoup de finesse.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
A lire sans modération
J'ai beaucoup aimé ce livre même si je me demande pourquoi les histoires démarrent toujours avec des gens perturbés au passé douloureux ... en tous cas, le lieu, au début hostile, finit par être attirant. La documentation sur les baleines est assez approfondie tout comme le sauvetage de cet animal majestueux à la fin du livre. Quand à savoir ce que deviennent ces amoureux terribles ... je vous laisse le découvrir par vous même ... j'adore ces fins qui stimulent l'imagination !!!