Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" On m'avait toujours considéré comme un déraciné. Mais que sont les racines ? N'en avais-je pas plutôt deux fois plus que les autres ? " Ainsi Manoucher,...
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" On m'avait toujours considéré comme un déraciné. Mais que sont les racines ? N'en avais-je pas plutôt deux fois plus que les autres ? " Ainsi Manoucher, le héros de cette histoire énigmatique, cherche-t-il à " convertir son handicap en avantage "... Mais cette tentative - amusante et redoutable opération mathématique - ne va pas revigorer longtemps ce naïf pour qui le monde aura jusqu'alors manqué singulièrement de reconnaissance.
Certes, il ne va pas sans risque d'aller fouiller dans les décombres du passé, surtout quand celui-ci s'est joué entre Téhéran et Paris. D'autant qu'il appert bien vite, à y regarder de près, que les plus sûres prisons sont celles que l'on construit pour soi-même.
M.F. Farzaneh, ici, ne nous laisse pas plus d'espoir que ne l'avait fait avant lui son ami et maître Sadeq Hedâyat. Mais si le regard qu'il promène sur la société de son temps et sur l'âme humaine est impitoyable, à lire cette phrase grinçante un réconfort au moins demeure : les voix qui là-bas ne se peuvent faire entendre ne hurleront pas que dans le désert.