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Philon décrit le peuple juif (Juifs de naissance et prosélytes) à l'aide du vocabulaire de la cité comme une "concitoyenneté" ou une parenté par les lois, et l'appelle "la cité de Moïse". La cité de Moïse, dont "l'autochtonie" des membres se trouve dans la loi mosaïque, est dispersée dans la cité du monde, créée par le Dieu unique. Les "citoyens mosaïques" respectueux des lois forment une communauté unie par l'amitié, la bienveillance, la communauté d'idées et le sentiment communautaire.
Le culte de la cité de Moïse ou l'expérience cultuelle commune des Juifs consiste en l'honneur rendu au Dieu unique ; son temple unique se trouve au centre de la cité du monde, dans la ville sainte de Jérusalem. Les fractions de la cité de Moïse sont les "colonies envoyées par la métropole Jérusalem". Le "citoyen mosaïque" respectueux des lois et des vertus semble être l'exemple concret du sage dont "la cité de l'âme" est bien gouvernée et qui obtient une citoyenneté dans la terre spiritualisée qu'est la "cité de la vertu".
L'évolution du sens de politeia dans les écrits judéo-hellénistiques culmine dans la reflexion de Philon sur la cité de Moïse et fonde la notion de religion, c'est-à-dire une communauté humaine régie par la loi divine, exemple concret de la loi de nature dans la cité du monde. L'Association des Etudes grecques a décerné le prix Théodore Reinach pour ce livre.