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Indonésie, 1960 : "l'année de tous les dangers". A seize ans, Adam s'est retrouvé trois fois orphelin dans sa vie. Son frère et lui ont été abandonnés par leur mère, lorsqu'ils étaient enfants. Puis, son frère a été adopté par une famille bourgeoise aisée tandis qu'Adam était élevé par Karl, un homme aimant et austère d'origine hollandaise. Lorsque celui-ci disparaît, emmené de force par les soldats du président Sukarno, Adam est décidé à partir à la recherche de son passé.
Sur son chemin, il rencontre Margaret, ancien grand amour de Karl. Américaine née en Indonésie, elle est prête à mettre en action tous ses moyens, tous ses appuis, pour l'aider dans sa quête. Or, paralysant le pays entier, les émeutes s'intensifient dans la violence. Et Sukarno se montre désireux de purger à feu et à sang le passé colonial de son pays, plus que jamais appauvri et corrompu. Comme toute la communauté occidentale sur place, Margaret comprend que le monde dans lequel elle a vécu avec Karl est sur le point de disparaître.
Au milieu du chaos qui ensanglante les rues de Jakarta, Adam et Margaret vont chacun engager un corps à corps décisif avec le destin et jouer leurs dernières cartes pour retrouver Karl... A la fois roman épique et roman intime, La Carte du monde invisible précipite des hommes et des femmes déracinés à la croisée des chemins. Entre la fin des illusions, l'heure du départ et l'espoir d'un recommencement, une autre vie est possible.
Une quête familiale et identitaire
Ce livre mêle deux histoire en alternance et pratiquement en parallèle. Adam cherche à la fois son frère et son père mais sa recherche se fait de manière totalement parallèle et surtout très différemment.
Pour son père, Adam a une attitude active ou pseudo-active. Il va trouver Margaret à Jakarta, lui demande de l’aide. Elle met tout en branle pour retrouver son ancien amant, en exploitant notamment des relations proches du pouvoir. Cette histoire est très intéressante à mon avis car elle explique tout le contexte politique de l’époque, les enjeux … Tash Aw exploite différents points de vue, des blancs aux pauvres, aux orphelins, aux communistes en passant par les riches indonésiens. On apprend énormément de choses. De plus, dans cette partie, l’auteur cherche à comprendre qu’est-ce qu’appartenir à un pays. Il livre une réflexion loin des stéréotypes sur le sentiment d’appartenance, de rejet, de nationalités. Il y a aussi une réflexion intéressante sur le post-colonialisme. Cette histoire du livre, liant à la fois réflexion intérieure et réflexion historique, m’aurait amplement suffit.
Cependant, Tash Aw a choisit de mêler à tout cela la recherche du frère. Cela m’a ennuyé. Adam a une attitude passive et la recherche de son frère se fait surtout dans le passé et donc dans les souvenirs. Le problème c’est que ses souvenirs sont très peu nombreux et qu’il les ressasse beaucoup je trouve. Là dessus, Tash Aw alterne avec le mal-être du frère, Johan, qui a été adopté et emmené en Malaisie. Tout cela n’apporte rien ou plutôt l’auteur n’apporte rien. Il n’en fait rien. Je n’ai ressenti aucun sentiment, aucune empathie pour les deux garçons et l’auteur n’en tire aucune conclusion sur l’adoption, la séparation de deux frères … Je crois qu’au contraire de la première histoire du livre, celle-ci aurait du s’inscrire dans la durée et ne correspondait pas forcément au cadre temporel du livre. La quête familiale, des origines, est à mon avis, quelque chose qui demande plus d’un ou deux mois. Surtout qu’Adam ne l’avait pas commencé au début de l’histoire. J’ai donc été un peu déçue.
Sur l’écriture, j’ai été assez déroutée. Elle est souvent assez froide mais il y a aussi des moments de pure beauté, de pure poésie. Ces moments correspondent souvent aux moments où on n’arrive à comprendre les personnages et où on s’approche plus de l’histoire. Ce qui m’a déroutée, c’est le fait que parfois apparaisse des passages sans aucun rapport avec ce qui précède. Il y a une absence de liaisons assez flagrante.
En conclusion, une lecture intéressante, je dirais.