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Que s'est-il réellement passé à la rencontre tripartite regroupant du 30 octobre au 17 novembre 1991 à Yaoundé 300 représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile réunis sur l'initiative du président Paul Biya pour tenter de résoudre la crise poli- tique née de l'impossibilité de trouver un consensus sur le processus démocratique enclenché en 1990 ? Pourquoi cette rencontre qui aurait pu amorcer la réconciliation nationale et jeter les bases de nouvelles institutions démocratiques est-elle devenue l'amplificateur de l'éclatement de la société politique camerounaise ? Comment et pourquoi après avoir décidé collégialement de ne pas aller à la Tripartite, les partis politiques de la Coordination de l'opposition s'y sont-ils rendus en rangs dispersés ? Comment et pourquoi la Coordination a claqué deux fois la porte de la Tripartite au nez du Premier ministre Sadou Hayatou ? Comment ce marchandage a-t-il conduit à ce que l'opinion a baptisé "la trahison du 13 novembre", par allusion à la déclaration commune signée par les participants de la Tripartite et ayant provoqué la fin des "villes mortes", cheval de bataille de l'opposition conçu pour forcer le pouvoir à accepter la tenue d'une conférence nationale souveraine ? Comment les "villes mortes" ont-elles été conçues, organisées et gérées ? Quel fut leur impact réel sur le processus démocratique de ces années de braise ? Comment le Premier ministre Sadou Hayatou, après s'être entêté à présider la Tripartite, en lieu et place d'une personnalité indépendante, a-t-il manqué toutes les occasions qui lui étaient offertes pour rentrer dans l'Histoire par la grande porte ? Comment cette rencontre s'est-elle tribalisée pour devenir un conflit bamiléké-non bamiléké? Comment, dans les coulisses, l'axe nord-sud alliant foulbé et beti, cassé depuis la tentative de putsch de 1984, s'est reconstitué pour conserver le pouvoir ?