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Magnifique et émouvante histoire d'un vieil homme qui, au crépuscule de sa vie, essaie de racheter l'attitude de son père envers les juifs pendant la 2ème guerre mondiale.

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C'est un court roman tout en pudeur et en délicatesse que nous propose Bénédicte des Mazery. Dès les premières pages, le lecteur est séduit par le langage imagé de l'auteur qui lui permet de se sentir presque immédiatement familier avec les personnages. Le style de l'auteur met tous les sens du lecteur en éveil, il entend les marches de l'escalier du vieil immeuble qui craquent, il sent l'odeur de la tarte aux pommes encore chaude d'Adèle.

Ici c'est la Grande Histoire qui se mêle à celle de ces gens ordinaires, qui, parce qu'ils étaient juifs ont été persécutés par l'occupant nazi. L'auteur nous révèle un pan de cette histoire méconnue, celle de ces demi-juifs parqués dans différents lieux parisiens et dont la tâche était de trier les biens confisqués aux juifs envoyés dans les camps d'extermination. Imaginez l'horreur pour ces hommes et ces femmes qui devaient chaque jour trier les biens d'inconnus mais dont ils se sentaient si proches, afin que les hauts dignitaires allemands puissent faire leur marché parmi ces assiettes, ces meubles, ces jouets qui ne leur appartenaient pas. Imaginez la douleur incommensurable de Charlotte, lorsqu'en triant des jouets d'enfants elle découvrit un Babar en tissu élimé parce que trop suçoté , dont émanait une douce odeur d'enfant : celle de son fils Joseph, interné avec Simon son mari à Drancy et dont elle n'a plus de nouvelles depuis des mois.

Mais il est aussi question dans "l'hombre d'un homme" du poids de la culpabilité d'un homme. Alfred souffre de ce qu'il 'a pas pu, pas su empêché à cause de son jeune âge à l'époque des faits, il n'a pu s'opposer à son père qui a profité de cette guerre et il en porte encore aujourd'hui les stigmates psychologiques, puisqu'il s'est empêché de vivre sa vie, comme par acte de contrition. Mais il aussi question de l'absence de l'autre, de ceux qui ont disparu dans les camps d'extermination nazis et du secret et du poids qu'il fait reposer sur les frêles épaules des générations qui n'ont pas vécu cette période ô combien trouble.

Il est des livres qu'il faut écrire pour ne pas oublier l'horreur de ce qui a été commis il y à maintenant plus de soixante-dix ans. En ces temps troublés où des relents nauséabonds refond surface, ce livre est un rempart contre l'oubli, contre la folie des hommes.