Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Les expositions organisées tout au long du XVIIIe siècle dans le Salon carré du Louvre par l'Académie royale de peinture et de sculpture connurent...
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Les expositions organisées tout au long du XVIIIe siècle dans le Salon carré du Louvre par l'Académie royale de peinture et de sculpture connurent un succès public qui propulsa la peinture française à la tête du mouvement artistique européen, jusque-là dominé par l'Italie. Diderot, qui rédigea les comptes rendus de ces "Salons" à partir de 1759, en a été le témoin privilégié. Après avoir suivi Diderot au Salon et décrit sa manière de visiter puis d'écrire, ce livre analyse la nouvelle relation esthétique qui se constitue entre le spectateur et l'œuvre d'art à la faveur de ces expositions. L'œil de Diderot hérite d'une conception académique de la composition comme disposition de figures : ce que l'on voit est d'abord de la géométrie. Diderot superpose à cette géométrie une nouvelle vision, centrée sur le choix du moment de l'histoire à représenter. Il s'agit dès lors de faire bouger mentalement les figures dans le film des événements, jusqu'à arrêter la scène au moment idéal visuellement : la peinture n'est plus affaire de composition et de géométrie, mais de scène et de dispositif. Lorsqu'il s'attelle aux Salons, Diderot sort d'une expérience théâtrale difficile : il y a puisé une théorisation révolutionnaire de la scène dramatique, qu'il va importer dans l'espace pictural. Le "quatrième mur" qui interdit aux acteurs de s'adresser au public devient une injonction aux peintres : non pas montrer, mais laisser voir. Voyeurisme et effraction deviennent alors les postures privilégiées du spectateur face à la toile. Cependant, le modèle de la scène entre lui-même en crise. Diderot cherche alors à le dépasser et à penser le dispositif de la représentation picturale comme le dispositif même de la pensée.
Stéphane Lojkine est maître de conférences à l'université de Toulouse-Le Mirail et dirige la base de données Utpictura18. Les éditions Jacqueline Chambon ont publié Image et subversion en 2005.